Investir à intervalles réguliers n'est pas la méthode la plus sûre ni la plus payante de faire croître votre portefeuille.
Une étude récente d'Alliance Bernstein constate qu'il est préférable d'investir dans les marchés dès que les fonds sont disponibles plutôt que d'attendre et d'investir graduellement à une fréquence prédéterminée, à l'aide par exemple d'un Programme de prélèvement automatique (PPA). Selon cette étude, investir graduellement (en supposant que les fonds sont disponibles au début de l'année) réduit le rendement de plus de 4 % par an. Sachant que les rendements à long terme sont positifs et qu'il est difficile de prévoir les rendements à court terme, ce résultat n'est pas surprenant.
Alors, pourquoi l'investissement à intervalles réguliers est-il une pratique aussi répandue ? Tout d'abord, il procure une certaine assurance qu'on n'investira pas une portion importante de son portefeuille juste avant une correction boursière. C'est une forme d'assurance à laquelle est rattaché un coût qui s'exprime par un rendement plus faible à long terme.
De plus, en essayant d'investir d'un seul coup, l'investisseur aura tendance à attendre le moment propice, qui trop souvent retardera la décision d'investissement de plusieurs mois, voire de plusieurs années. Selon une étude de BlackRock publiée en 2013 sur le sentiment des investisseurs, 48 % des répondants affirmaient que l'argent comptant était leur catégorie d'actif la plus importante. Pourtant, la plupart des investisseurs savent qu'en conservant des liquidités, le rendement à long terme ne dépassera pas celui de l'inflation, soit le seuil minimal de rendement si l'on veut protéger son pouvoir d'achat.
L'autre aspect à considérer est que trop souvent, la notion de marchés se limite aux grands indices boursiers, notamment le S&P TSX au Canada et le S&P 500 aux États-Unis. Pourtant, tout investisseur doit considérer un portefeuille bien diversifié qui inclut différentes catégories d'actif, y compris des titres à revenu fixe. Lorsqu'on envisage cette définition élargie et plus représentative du «marché», notre perspective quant au bon moment d'investir change considérablement. Le niveau de risque d'un portefeuille bien diversifié dans différentes catégories d'actif est considérablement réduit, ce qui diminue par le fait même les écarts entre les rendements mensuels et la probabilité d'une correction importante de la valeur d'un portefeuille. Le principal risque qui justifiait un investissement graduel ainsi réduit, un investisseur peut alors sans trop de crainte investir dans les marchés dès que les fonds sont disponibles. C'est plus simple, le rendement à long terme sera plus élevé, et si le portefeuille est adapté à votre tolérance au risque, ça ne devrait pas vous empêcher de dormir !
Fuir septembre et octobre?
Au cours des 50 dernières années, septembre a été le mois le plus dangereux en Bourse, générant aux États-Unis des rendements moyens négatifs (- 0,49 %) ; pire que le mois d'octobre (+ 0,70 %), et ce, malgré le krach de 1987 et la crise de 2008. Décembre a été le mois le plus lucratif (+ 1,47 %), surpassant l'effet janvier (+ 1,11 %). Vaut-il mieux alors négocier activement et anticiper ces changements ? Bien sûr que non ! Les rendements mensuels sont très volatils, et il y a peu de fondements théoriques qui puissent expliquer ces anomalies. La statistique la plus fiable reste que les rendements sur de longues périodes sont positifs !