Que faire avec le titre de Research in motion (RIM, 15,80$ CAN, RIMM, 15,13$ US)? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note : l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Financière Banque Nationale : probablement « game over »
Financière Banque Nationale renouvelle une recommandation « sous-performance ».
Au troisième trimestre, la société rapporte un bénéfice de 1,27$ US par action, comparativement à 1,74$ l’an dernier et à un consensus à 1,19$.
Kris Thompson indique que la société guide vers un bénéfice par action dans une fourchette 0,80$-0,95$ par action au quatrième trimestre, ce qui est de loin inférieur au consensus à 1,18$.
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Il ajoute que la société prévoit dépenser 100 M$ par trimestre pour promouvoir la marque Blackberry aux États-Unis. À son avis, cela équivaut probablement à envoyer de l’argent au drain.
La direction reporte en deuxième moitié de 2012 le lancement de sa nouvelle famille d’appareils (BB10). L’analyste estime que ce délai est plus important que ce qui était attendu et rend la tentative de redressement très difficile.
Il abaisse sa prévision de bénéfice 2013 (février) de 21%, à 1,37$ US par action. M. Thompson précise que les perspectives pour la société sont plus sombres qu’elles ne l’ont jamais été, alors que le service aux entreprises pourrait bientôt atteindre un sommet et se mettre ensuite à décliner, que les candidates pour une acquisition sont peu nombreuses et que la valeur de ses propriétés intellectuelles est très difficile à établir.
La cible tombe de 10$ US à 8$ US.
Evercore Partners : la côte sera ardue, mais pas impossible à remonter
Evercore Partners réitère une recommandation « pondération de marché ».
Alkesh Shah note que le nombre d’abonnés s’est accru de 5 millions au cours du trimestre, pour atteindre 75 millions. Il s’attend à ce que la croissance se poursuive à la faveur du développement des marchés internationaux et atteigne 80-85 millions d’usagers en 2013. En 2015 cependant, ce nombre pourrait être retombé à 62 millions en raison de pertes de parts de marché.
Même s’il était optimiste avec la plateforme QNX, l’analyste estime qu’il est probablement trop tard pour que les Blackberry 10 puissent maintenant établir un nouvel écosystème qui viendrait concurrencer ceux d’Apple, Android et Microsoft. Il estime que la société devrait adopter le système Window (de Microsoft) si elle entend demeurer concurrentielle.
Dût-elle adopter ce nouveau système que son titre (RIMM, 15,13$ US) pourrait rebondir au-dessus des 20$ US.
Dans l’intérim, monsieur Shah ramène sa prévision 2012 (février) de 4,27$ US par action à 4,18$. Celle 2013 passe de 4,05$ US à 3,50$ US.
La cible est à 20$ US.
CIBC Marchés mondiaux : ce titre vaut nettement plus cher
CIBC Marchés mondiaux renouvelle une recommandation « surperformance de secteur (spéculatif) ».
Todd Coupland indique que l’abaissement des perspectives pour 2012 et le nouveau délai quant à l’arrivée des nouveaux appareils BB 10 devraient maintenir la pression à la baisse sur le titre.
Il invite cependant les investisseurs à prendre note que la croissance de RIMM à l’international se poursuit (+56% du côté des appareils et 30% des usagers), qu’elle est rentable (marge BAIIA de 15%) et génère d’importants flux de trésorerie (+ 80 M$, à 1,5 G$ ou 2,86$ par action).
L’analyste estime que cette rentabilité lui donne la flexibilité nécessaire pour naviguer à travers une transition qui, clairement, s’étirera sur l’année 2012.
Il ajoute que les seuls flux de trésorerie provenant des services offerts par RIMM valent 25$ US par action.
La prévision 2012 est abaissée de 4,38$ US par action à 4,22$. Celle pour 2013 passe de 4,04$ à 3,75$ US.
La cible est à 25$ US.
Deutsche Banks Securities : l’argent est mal alloué
Deutsche Bank Securities réitère une recommandation de vente.
Brian Modoff dit croire que la structure de direction actuelle ne peut fonctionner. La présence de deux chefs de direction nuit aux prises de décision et le conseil d’administration semble incapable de résoudre l’impasse.
L’analyste s’interroge en outre sur l’allocation du capital à l’intérieur de la compagnie. Il note qu’au cours des 12 derniers mois, elle a généré pour 2,9 G$ US de flux de trésorerie, mais que sur la même période ses liquidités ont diminué de 969 M$. À son avis, l’entreprise ne dépense pas aux bons endroits.
La prévision 2012 est à 3,29$ par action, celle 2013 à 3,05$ US.
Étant donné l’absence d’une bonne exécution et d’une vision claire, monsieur Modoff abaisse sa cible de 14$ à 10$ US.