Que faire avec les titres de Metro, Banque de Montréal et Couche-Tard? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement.
Metro (MRU.A, 45,20$) : baisse de recommandation
BMO Marchés des capitaux abaisse sa recommandation de « surperformance » à « performance de marché ».
Peter Sklar y va en fait d’une décote de l’ensemble du secteur de l’épicerie. Il se dit préoccupé des pressions inflationnistes que connaît l’industrie et de la difficulté que pourraient avoir ses acteurs à refiler les augmentations aux consommateurs.
L’analyste indique qu’un épicier indépendant de l’Ontario lui a récemment signalé que plusieurs fournisseurs l’avaient informé d’augmentations de prix se situant entre 3 et 7%. Ces augmentations doivent entrer en vigueur au premier trimestre 2011.
Il note que, pendant ce temps, Walmart entend accélérer la cadence de conversion de ses établissements en Supercentres, tout en étant la dernière à augmenter ses prix en raison de l’inflation. Il croit en conséquence que les épiciers auront de la difficulté à totalement refiler les hausses.
Sa prévision de bénéfice 2011 (septembre) passe de 3,89$ par action à 3,84$; celle 2012 de 4,22$ à 4,11$.
Étant donné ces nouvelles prévisions et dans le contexte de marges resserrées, M. Sklar estime le titre bien évalué.
La cible est ramenée de 50$ à 46$.
Banque de Montréal (BMO, 58$) : pression à cour terme
CIBC Marchés mondiaux réitère une recommandation « performance de secteur ».
BMO vient d’annoncer l’acquisition de la banque américaine Marshall & Ilsley pour 4,1 G$ US par échange d’actions.
Robert Sedran indique cependant que BMO rembourse aussi au comptant la participation du gouvernement américain en vertu du TARP, ce qui porte la valeur totale de la transaction pour l’institution canadienne à 6,6G$.
L’analyste note que BMO s’attend à ce que la transaction soit dilutive de 3% sur son bénéfice par action la première année, mais accréditive de 2% la seconde.
Il estime que Marshall & Ilsley ajoute de l’échelle aux États-Unis et devrait à terme être créatrice de valeur. À plus court terme il croit cependant que le titre demeurera sous pression en raison des risques financiers associés à la position de la banque américaine, d’une dilution du bénéfice par action et d’une nouvelle émission d’actions nécessaire pour financer l’achat.
La cible est ramenée de 67$ à 63$.
Couche-Tard (ATD.B, 26,35$) : quel impact le projet sur la carte débit?
TD Newcrest renouvelle une recommandation d’achat.
La Réserve fédérale américaine propose une nouvelle réglementation qui viendrait plafonner les frais que paient les commerçants pour l’utilisation d’une carte de débit à 0,12$ par transaction.
Michael Van Aelst estime que Couche-tard paient actuellement environ 1% de frais bancaires par transaction aux États-Unis. Sur la base que 35% de la clientèle utilise sa carte débit pour faire le plein d’essence, il estime que la compagnie paie près de 50 M$ US en frais annuellement.
L’analyste calcule que si le projet allait de l’avant, un frais maximal de 0,12$ permettrait des économies de 0,11$ par action (le bénéfice par action de Couche-Tard en 2010 à été de 1,53$ US).
Il croit que le détaillant refilerait vraisemblablement l’ensemble de cette économie au consommateur, mais note que la situation lui permettrait peut-être aussi d’absorber toute hausse de coûts sans avoir à augmenter les prix.
La cible est à 32$.