Que faire avec les titres du CP, de BMO et de SNC-Lavalin? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note : l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Canadien Pacifique (CP, 93,62$ US) : le diable est dans les détails
Sterne Agee renouvelle une recommandation « neutre ».
Le nouveau patron Hunter Harrison a dévoilé son plan de création de valeur pour les actionnaires. Celui-ci prévoit la fermeture de centres de tris et de gares intermodales. Un réseau plus fluide devrait permettre de retirer 195 locomotives et 3200 wagons loués, tout en réduisant l’effectif de 4 500 employés.
Jeffrey Kauffman indique que le consensus semble s’attendre à une marge bénéficiaire opérationnelle de 31% pour 2015 alors que monsieur Harrison présente un plan qui prévoit une marge de 35% en 2016.
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L’analyste applaudit le plan qu’il qualifie de crédible. Il estime cependant que le diable est dans les détails et note que les projections de revenus sont sous le consensus.
Monsieur Kauffman précise que le plan de la direction projette un bénéfice qui devrait se situer autour de 8$ US par action en 2016. Bien qu’il n’y est pas de consensus officiel pour ce moment, il estime que le consensus officieux est probablement autour de ce chiffre et même supérieur à celui-ci.
Dans le contexte, le titre lui apparaît déjà bien évalué.
La cible est à 86$ US.
Banque de Montréal (BMO, 59,63$) : bon trimestre, mais…
Financière Banque Nationale réitère une recommandation « performance de secteur ».
Au quatrième trimestre, la société rapporte un bénéfice ajusté de 1,65$ par action, comparativement à un consensus à 1,42$.
Peter Routeledge estime que le bénéfice rapporté comporte certains éléments extraordinaires et qu’un bénéfice de 1,54$ par action est plus représentatif de l’état des activités courantes.
Il se dit préoccupé par une décélération potentielle du bénéfice au Canada. À son avis, une baisse des volumes de prêts et de la marge bénéficiaire sur ceux-ci pèsera sur les résultats des activités auprès des consommateurs et des commerces.
L’analyste croit cependant que grâce à l’acquisition de Marshall & Ilsley, aux États-Unis, la banque sera en mesure de contrebalancer les vents contraires. Un peu plus tard, il croit que cette plateforme sera un élément de différenciation entre la BMO et les autres banques canadiennes, qui devront, elles, davantage composer avec des ménages canadiens surendettés.
La prévision de bénéfice 2013 (octobre) est ramenée de 5,84$ à 5,77$ par action, celle 2014 grimpe de 6,13$ à 6,20$.
La cible est à 64$.
SNC-Lavalin (SNC, 37,48$) : grosse période
Raymond James renouvelle une recommandation « surperformance ».
Frederic Bastien indique que l’entreprise traverse une période mouvementée.
Il note que le consortium dans lequel elle est engagée vient de remporter le contrat de la conversion d’un réseau d’autobus d’Ottawa en un train léger de 12,5 km.
Au même moment, le patron de la division des hydrocarbures et produits chimiques, Andy Mackintosh, quitte l’entreprise pour une autre société. Le départ s’ajoute aux arrestations, il y a quelques jours, de l’ex-grand patron Pierre Duhaime et du vice-président Riadh Ben Aissa.
L’analyste note que monsieur Mackintosh n’était entré chez SNC qu’il y a 18 mois. Il ne croit pas cependant que son départ soit relié à un nouveau plan du nouveau chef de direction Robert Card ou encore aux scandales qui secouent la firme (bien que ceux-ci aient pu influencer son choix).
Sans vouloir diminuer les dommages causés par les accusations de messieurs Duhaime et Ben Aissa, monsieur Bastien note qu’il n’y a pas de preuve permettant d’inférer que des actions illégales aient été commises par des employés qui sont toujours à l’emploi.
Dans le contexte, il estime que le titre a trop reculé.
Aucune cible n’est accolée.