BLOGUE. « Timing is everything », dit l'adage. On a bien souri, mercredi matin, en regardant la télé, lorsqu'à la nouvelle sur la sécurité d'emploi d'André Boisclair a succédé celle sur les coupes dans les universités. On ne peut pas dire que le gouvernement avait la maxime pour lui.
Le traitement accordé à monsieur Boisclair a été dénoncé sur bien des tribunes et on ne tombera pas dans la redite. La décision ne passe pas le test de l'équation risque/rendement, et on se demande encore comment le gouvernement a pu si mal jauger son investissement.
La décision survient en outre à un bien mauvais moment, alors que l'on demande aux recteurs des universités de compresser leur budget de 5% pour l'année en cours (31 mars), et que l'on remet aussi en cause leurs émoluments.
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Au-delà d'un mauvais synchronisme, la demande de compressions aux universités soulève cependant une autre interrogation: le gouvernement du Québec sera-t-il vraiment capable d'atteindre ses cibles budgétaires au mois de mars?
Le gouvernement nous avait fortement surpris le jour du budget, en livrant un budget qui atteignait les cibles budgétaires initialement prévues.
Nous n'étions cependant pas prêts à conclure tout de suite au tour de force. Simplement parce qu'il semblait que l'atteinte des cibles pour l'exercice en cours reposait en partie sur la décision des ministères de reporter à l'an prochain certaines dépenses. C'est l'atteinte des objectifs 2013-14 qui apparaissait désormais difficile parce que des compressions en double allaient se présenter.
Ça semble chauffer plus que ce que l'on croyait
Ça semble chauffer plus que ce que l'on croyait
Le dernier épisode donne cependant maintenant à penser que même avec des reports de dépenses à l'an prochain, les cibles pour l'année en cours pourraient être difficiles à atteindre.
Comment en effet expliquer que le gouvernement réclame aux universités des compressions alors même que celles-ci crient au sous-financement et que l'on annonce un sommet pour discuter de la situation?
Il n'est pas certain que les universités soient aussi sous-financées que ne le soutiennent les recteurs, mais tous s'entendent pour dire qu'il ne faut pas diminuer leurs budgets. Le problème, s'il en est un, réside dans l'affectation budgétaire. Il faut simplement mieux valider les modes de fonctionnement.
Le gouvernement est bien au fait de la situation. Il sait aussi qu'amener des compressions à ce moment-ci risque de totalement faire déraper le sommet.
S'il les demande, c'est que ça chauffe aussi pas mal ailleurs. Et qu'il n'a pas le choix.
Avec des recteurs qui disent qu'ils ne seront pas en mesure de livrer les compressions et enverront le tout à leur dette, la probabilité que la cible ne soit pas atteinte au printemps vient de grimper.
Et celle d'un vote de non confiance aussi.
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