BLOGUE. La Réserve fédérale américaine (Fed) pourrait bientôt ralentir ses activités d'assouplissement quantitatif, a dit son président, Ben Bernanke. SOS ont aussitôt lancé plusieurs investisseurs. Et les marchés financiers ont enregistré de forts reculs. Curieuse réaction.
Si on comprend bien l'énoncé de monsieur Bernanke, la Fed pourrait commencer à diminuer ses achats d'obligations du trésor américain à la fin de 2013, et éventuellement y mettre fin au milieu de l'an prochain.
À ce moment, le taux de chômage américain devrait être tombé à 7%.
Les marchés ont reculé mercredi et jeudi devant les craintes que les taux d'intérêt ne se mettent à grimper lorsque la Fed cessera ses achats et que l'économie ne retombe en récession.
Pourtant, si la Fed songe à réduire son intervention, c'est justement parce que l'économie prend du mieux et qu'il serait néfaste de continuer à appuyer sur l'accélérateur de la stimulation (danger d'inflation).
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On pourrait peut-être comprendre la nervosité si les bourses se trouvaient à des niveaux stratosphériques et que les esprits n'attendaient qu'un signal pour procéder à un réajustement, si peu pertinent que soit le signal. À 14,39 fois les bénéfices anticipés en 2013, le S&P 500 n'est cependant certainement pas en territoire de nette surévaluation. La moyenne historique est autour de 15 fois les bénéfices.
Il est aussi intéressant de jeter un regard historique sur ce que fit la bourse lorsque les taux d'intérêt connurent une hausse sentie.
Les données proviennent d'une récente analyse des stratèges de la Deutsche Bank.
Coup d'oeil historique
Coup d'oeil historique
- D'août 1986 à septembre 1987, le taux d'intérêt 10 ans des obligations américaines passe de 6,92 % à 9,59 %. Réaction du S&P 500 : il grimpe de 253 points à 322 points (+ 27,2 %).
- De septembre 1993 à novembre 1994, les taux bondissent de 5,83 % à 7,91 %. Le S&P recule de 459 à 454 points (- 0,1 %).
- De septembre 1998 à janvier 2000, l'obligation 10 ans passe de 4,42 % à 6,67 %. La bourse new-yorkaise avance de 1 017 points à 1 394 points (+ 37 %).
- De février 2003 à juin 2006, les taux d'intérêt progressent de 3,69 % à 5,14 %. Le S&P 500 passe de 841 points à 1 270 points, un bond de + 51 %.
- Plus récemment, de décembre 2008 à décembre 2009, les taux avancent de 2,21 % à 3,84 %. Le S&P bondit de 903 points à 1 115 points (+ 23,5 %).
Constat ?
Sur les cinq périodes des 30 dernières années au cours desquelles les taux d'intérêt ont fortement avancé, la Bourse n'a pour ainsi dire jamais reculé. Au contraire, elle a presque chaque fois connu de solides progressions.
Les mouvements observés depuis quelques jours ne semblent qu'une simple correction, et non un mouvement de fond susceptible de s'amplifier.
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