BLOGUE. Première sortie publique bien réussie pour le nouveau gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz.
Le successeur de Mark Carney est apparu comme un homme candide, qui n'a pas peur de la transparence. L'approche devrait permettre d'abaisser ces fameuses discussions de cuisine qui ont souvent porté dans le passé sur les intentions cachées de la banque.
À une question d'un journaliste qui lui demandait si les taux d'intérêt pourraient grimper moins vite que prévu, il a répondu: « Une réponse honnête est que nous ne savons pas. Nous livrons ce que nous croyons être notre meilleur jugement. »
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À un autre qui lui demandait pourquoi la Banque semblait continuer de vouloir signaler une hausse des taux d'intérêt, même si des économistes et le ministre des finances s'inquiétaient du niveau d'endettement des ménages, il a plutôt répondu qu'il ne s'agissait pas de « tenter de signaler » une hausse à venir, mais « d'expliquer » au marché et à la population comment les choses pourraient se dérouler.
À un autre enfin, qui faisait allusion à la chute d'un demi cent du dollar canadien sur la publication du communiqué de la banque, il a répondu qu'il y avait longtemps qu'il s'était résigné à être incapable de prévoir le comportement du marché sur de telles annonces.
Quelques exemples qui illustrent que le nouveau gouverneur de la Banque du Canada a l'intention d'établir une communication plus simple et sans trop d'inhibitions avec le public. Une excellente nouvelle en soi.
Ce que voit la Banque
Ce que voit la Banque
Que voit maintenant l'institution dans sa boule de cristal?
Somme toute, un scénario assez intéressant. Une croissance économique de 1,8% en 2013 (c'est moyen) et de 2,7% en 2014 et 2015 (c'est pas mal).
La Banque semble notamment tabler sur la reprise américaine, qui ne donne pas des signes de reprises époustouflants, mais qui, pour les exportateurs canadiens, carbure plus fort qu'il n'y paraît. « Le PIB américain est amputé de 1,8% en raison des mesures de consolidation fiscale. La demande privée croît cependant à 3-4%, ça n'apparaît pas dans les manchettes », a dit le sous-gouverneur Tiff Macklem.
Tout n'ira cependant pas en ligne droite. Les inondations en Alberta devraient enlever 1,3% de croissance au PIB au deuxième trimestre, mais lui redonner un élan de 1,8% au troisième trimestre.
Il y a évidemment aussi des inquiétudes, dont la plus importante semble être le secteur immobilier.
Le gouverneur a en outre réitéré que nous n'étions pas dans des temps normaux et invité les Canadiens à se préparer pour des taux d'intérêts plus élevés au moment où ils renouvelleraient leur hypothèque.
Avec un taux d'inflation que la banque voit revenir à un niveau normalisé de 2% en 2015, il y a probablement ici une assez bonne indication de l'institution que les taux auront grimpé à ce moment.
Si le scénario anticipé tient, ce sera une bonne nouvelle pour la plupart. L'économie roulera alors sans trop de dopage à une assez bonne vélocité.
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