BLOGUE. Bien des déplacements prévus pour les vacances? Alors que la Saint-Jean approche, le temps est venu de livrer notre pronostic sur le prix de l'essence cet été.
À la mi-mars, alors que les pompes québécoises étaient autour de 1,40$ le litre, nous nous étions commis en disant que les prix devraient reculer dans les prochains mois, parce que nettement en avant des données fondamentales.
À 1,25-1,27$ le litre aujourd'hui, la prophétie s'est en partie réalisée, bien qu'une plus grande baisse aurait été souhaitée.
On est aujourd'hui sous le prix de l'an dernier à pareille date (1,29$ en juin à Québec et 1,31$ à Montréal, selon Kent Marketing).
Essayons de voir de plus près ce qui pourrait nous attendre d'ici, disons, la mi-septembre.
D'abord le prix du pétrole
Au printemps, beaucoup étaient nerveux sur les marchés financiers en raison du programme nucléaire iranien. Certains redoutaient que le détroit d'Ormuz ne soit bloqué, d'autres que l'embargo européen ne vienne diminuer les approvisionnements en pétrole en provenance de l'Iran.
Nous n'étions personnellement pas très inquiets et ne le sommes toujours pas. La probabilité que les Iraniens s'aventurent à bloquer le détroit d'Ormuz n'apparaît pas très élevée. Les forces coalisées débarqueraient en effet assurément. Et les derniers régimes qui se sont aventurés sur la voie de la défiance n'ont pas eu une fin très heureuse.
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Quant au retrait du pétrole iranien du marché, on n'y a jamais tellement cru non plus. L'Arabie saoudite a augmenté sa production pour parer au risque, et, s'il est une chose, le pétrole iranien continue de couler sur certains marchés à un prix abaissé.
Ce n'est pas pour rien que les stocks de pétrole américains sont passés depuis ce temps à leur niveau record des cinq dernières années.
Pas surprenant dans le contexte que le prix du baril WTI ait reculé de 110$ à 83,12$ US et celui du Brent de 125$ à 96$ US.
Pas surprenant non plus que l'on souhaite maintenant que l'Arabie saoudite diminue sa production pétrolière.
Avec les ralentissements que connaissent l'Europe, la Chine et les États-Unis, quelque chose nous dit que le prix du brut devrait continuer d'être sous pression dans les mois d'été.
Voyons maintenant les stocks d'essence
Voyons maintenant les stocks d'essence
Ils étaient en février dans la moyenne cinq ans, ils sont cette fois cependant nettement sous celle-ci. En fait, les stocks d'essence nord américains sont au bas de la fourchette des cinq dernières années.
C'est ce qui explique en bonne partie pourquoi le prix de l'essence n'a pas reculé autant que ce à quoi on aurait pu s'attendre avec le recul des prix du pétrole.
Avec l'économie américaine qui donne des signes de ralentissement de croissance par rapport au début de l'année, on serait cependant porté à croire que les niveaux remonteront vers la moyenne cinq ans en cours d'été. Ce qui devrait à tout le moins permettre d'éviter une augmentation de la pression haussière sur les prix. Il y a également moins d'inquiétudes que cet hiver du côté de la capacité de raffinage.
Le pronostic?
Avec un prix du pétrole qui pourrait être encore sous pression, mais des stocks d'essence qui demeurent relativement bas, le prix de l'essence devrait demeurer à peu près au même niveau qu'actuellement au cours de l'été.
Il avait été en moyenne à 1,30$ l'an dernier. Pas besoin d'augmenter son budget vacances de ce côté, donc.