BLOGUE. Nous voilà en pleine saison des vacances. Le répit dû au chroniqueur méritant approche (curieux que ce ne soit pas avant la fin d'août...). Dans l'intervalle, et avec les travailleurs de la construction qui partent pour deux semaines, l'idée nous est venue de passer en revue quelques titres de vacanciers.
SixFlags (SIX, 53,26 $ US).
Entendu parler de Vol Ultime ? C'est le dernier manège de la Ronde. Il vous grimpe 45 mètres au-dessus du sol (l'équivalent d'un immeuble de 15 étages) et vous fait ensuite voltiger à 60 km/h.
L'attraction fait partie de la stratégie de Six Flags, qui a équipé chacun de ses 19 parcs nord-américains d'un nouveau manège cette année. Histoire d'essayer d'attirer de nouveaux visiteurs.
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En parallèle, l'entreprise a aussi décidé de diminuer les rabais promotionnels qu'elle consentait. Coke, par exemple, accordait des rabais de 20 $ l'an dernier ; ce rabais est de 15 $ cette année.
La recette semble fonctionner. Oppenheimer s'attend à une hausse de la fréquentation de 4,4 % pour l'exercice et à une hausse des prix de 2,2 %.
L'objectif de Six Flags est de faire grimper son bénéfice avant intérêts, impôt et amortissement (BAIIA) à 500 M$ d'ici 2015. Cela signifierait un bénéfice de plus de 6,50 $ par action. À un multiple de 12, Oppenheimer voit le titre à 60 $ US.
On serait prudent. L'exercice 2015 est assez loin. Il reste à voir si un ralentissement économique ne viendra pas faire connaître quelques montagnes russes au plan de match.
Carnival (CCL, 32,44 $ US) et Royal Caribbean (RCL, 24,11 $ US)
L'incident du Costa Concordia, le 13 janvier, a jeté l'industrie des croisières par-dessus bord. Les prix se sont effondrés de 15 % devant la nécessité de générer des volumes. Si la demande est bonne aux États-Unis et en Asie, l'Europe pèse lourdement sur les activités des croisiéristes Carnival et Royal Caribbean.
La bonne nouvelle est que les prix se stabilisent. Et que l'industrie devrait un jour revenir à son niveau de rentabilité passé.
Le consensus des analystes pour Carnival est tombé à 1,83 $ US par action pour 2012. Il est à 2,49 $ pour 2013.
Pour Royal Caribbean, il est passé à 2 $ US, mais doit rebondir à 2,68 $ US.
Intéressant dans les deux cas. Il n'y a cependant aucune garantie que le consensus sera atteint. Avec la menace d'une récession, les titres sont pour ceux qui n'ont pas le mal de mer. Royal Caribbean semble à première vue plus intéressant. Son multiple est plus faible que Carnival, qui est de surcroît la société mère du Costa Concordia.
Whistler Blackcomb (WB, 11,18 $)
Whistler Blackcomb (WB, 11,18$)
Le plus important centre alpin en Amérique du nord est aussi une destination estivale. Whistler Blackcomb s'emploie à offrir des activités comme la marche en montagne et le vélo de montagne. Le ski n'en reste pas moins la vache à lait.
L'intérêt du titre est dans son dividende de près de 0,98 $ par action, un rendement de 8,7 %. Soutenable à long terme ? Telle est la question. Le dernier trimestre hivernal a porté l'achalandage de skieurs à un niveau record, mais chaque hiver est incertain.
Paradigm Capital calcule que le dividende actuel représente 81 % de la moyenne des flux de trésorerie des 12 dernières années. Un niveau rassurant si l'on tient compte que cette période a été marquée par une récession mondiale, le SRAS, la grippe aviaire et une hausse assez marquée du dollar canadien.
Prudence quand même. Le dividende est plus élevé que le bénéfice de 0,39 $ attendu en 2012 (septembre) et de 0,51 $ en 2013. Il y a une question d'amortissement que l'on comprend, mais il n'en reste pas moins que l'écart paraît important.
Transat (TRZ.B, 3,20 $)
Les temps sont difficiles pour le voyagiste montréalais. Il travaille à réduire ses coûts, mais la concurrence est vive et les vents contraires soufflent fort.
En été, la majeure partie du chiffre d'affaires de Transat vient de ses liaisons transatlantiques vers l'Europe. Les volumes semblent corrects à partir du Canada, mais ils sont en baisse en provenance de l'Europe. Idem pour les vols à l'intérieur de l'Europe. La récession frappe. On ne peut pas dire non plus que la saison hivernale s'annonce extraordinaire. Sunwing est réputée projeter d'attaquer plus fort au Québec pour les destinations soleil, et WestJet pourrait aussi accroître son offensive. Financière Banque Nationale croit en outre que les deux sociétés souffrent financièrement moins que Transat de la guerre en cours.
On attendrait les prochaines vacances pour mieux voir.
Powershares Dynamic Leisure & Entertainment (PEJ, 21,72 $ US)
Pour ceux qui sont plus intéressés par les fonds négociés en Bourse. Ce FNB comprend 30 titres, dont le pain et le beurre dépendent de l'industrie du loisir. On y retrouve une pondération assez forte dans le secteur hôtelier (notamment avec Wynn Resorts, Marriott International, Starwood Hôtels), de même que des sociétés dans des créneaux particuliers comme Disney, Madison Square Garden et Tripadvisor.
Le fonds, qui repose sur un indice, semble en évolution constante. Il était nettement plus pondéré dans le secteur de la restauration il y a deux ans. Peut-être une bonne idée en pleine récession quand tout est au plancher ; mais c'est moins sûr en ce moment.
DANS LE DÉTAIL
Sur le radar
Le titre sur cinq ans
SIXFLAGS (SIX ; 53,26 $ US)
Recommandation des analystes
Achat 2
Surperformance 1
Conserver 1
Sous-performance 0
Cible moyenne : 60,00 $ US
Le titre sur cinq ans
ROYAL CARRIBEAN (RCL ; 24,11 $ US)
Recommandation des analystes
Achat 8
Surperformance 7
Conserver 10
Cible moyenne : 20,00 $ US
Le titre sur cinq ans
WHISTLER BLACKCOMB (WB ; 11,18 $)
Recommandation des analystes
Achat 0
Surperformance 3
Conserver 2
Cible moyenne : 12,85 $
Sources : Bloomberg, Thomson Reuters
francois.pouliot@tc.tc
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