Tiens, tiens, on ne serait donc pas le seul ? Il y a quelques jours, après avoir entendu le récit de l'éclatement d'un chauffe-eau, l'idée nous est venue d'aller inspecter le nôtre, histoire de voir à quand remontait son installation.
Mauvaise nouvelle budgétaire, il dépassera bientôt la dizaine d'années, et, si on en croit ce qui se dit, il vaudrait mieux penser à le changer pour s'assurer de ne pas avoir de surprise lors d'une absence prolongée.
Dans la même semaine, une recherche de Credit Suisse aboutissait sur notre bureau.
Première surprise : les États-Unis seraient aux portes d'un supercycle de l'électroménager.
Deuxième surprise : un supercycle des Tanguy, ces enfants «Velcro» qui collent chez leurs parents, pourrait aussi prochainement se mettre en marche et soutenir l'économie.
Le cycle de l'électro
D'abord le cycle de l'électroménager.
La courbe historique des mises en chantier aux États-Unis est intéressante à observer. La moyenne annuelle se situe à environ 1,5 million d'habitations par année.
C'est exactement à ce niveau que se situait le marché au début des années 2000. Vint cependant cette fameuse baisse graduelle des taux d'intérêt, et un solide effet multiplicateur sur le nombre de maisons construites. Rapidement, le nombre grimpa à 1,8 millions par année et, au milieu de la décennie, on était à près de 2,3 millions.
Treize ans après l'amorce de ce supercycle, l'équipe d'analystes de Credit Suisse croit qu'on est sur le point d'entendre son écho. Chauffe-eau, lave-vaisselle, machines à laver, sécheuses, réfrigérateurs, cuisinières et un certain nombre d'appareils électroniques devraient bientôt graduellement rendre l'âme.
C'est huit millions d'appareils supplémentaires qui pourraient bientôt être vendus chaque année aux États-Unis, une augmentation de 15 % par rapport au nombre actuel. On ne parle ici que du remplacement des appareils existants.
Les Tanguy
En parallèle, un autre phénomène semble en voie de se produire.
Les taux d'intérêt demeurent faibles, la croissance de l'emploi prend de la vigueur, la baisse du coût de l'énergie permet de dégager des liquidités, et le gouvernement américain y va d'un certain nombre de mesures destinées à faciliter l'accès à la propriété à un premier acheteur.
Voilà un contexte qui devrait favoriser le départ de la maison de plusieurs Tanguy américains au cours des prochaines années, estime Credit Suisse.
Près de 31 % des jeunes âgés de 18 à 34 ans vivent actuellement chez leurs parents. La moyenne à long terme, depuis 1984, est de 28 %.
L'amélioration de l'emploi et tout ce qu'on a énuméré précédemment devrait faire en sorte que l'on tende à rejoindre la moyenne à long terme. Ce qui veut dire que 2 millions d'Américains pourraient former de nouveaux ménages dans les prochaines années. Ça n'a pas la même ampleur que le supercycle de l'électroménager, mais c'est quand même des appareils vendus de plus.
QUI JOUER ?
Home Depot (HD, 106,21 $ US)
La maison aime bien le titre. Pour les deux super cycles dont on vient de parler, mais pour plus encore. Le géant de la quincaillerie développe actuellement une série de stratégies de manière à augmenter ses parts de marché chez les professionnels de la construction, de même que leurs commandes. Il teste des extensions de crédit de 30 jours à 60 jours, des services de livraison à l'intérieur de deux heures, etc.
À la fois dans les outils et les appareils ménagers, il continue à gruger des parts de marché à Sears, qui donne l'impression d'être en train de se saborder. Surtout, Home Depot devrait bénéficier de la reprise globale de l'industrie de la construction et de la rénovation.
Une interrogation toutefois : le titre tient-il déjà compte de l'embellie de perspectives ? Assurément en partie. L'action se négocie à 20 fois le bénéfice prévu en 2015, ce qui est en fait presque son plus haut multiple de l'histoire.
Credit Suisse a un scénario prudent selon lequel elle entrevoit le titre à 106 $ US sur deux ans (7,7 % de rendement en incluant le dividende), un meilleur scénario où il se négocie à 129 $ US et un scénario optimiste où il est à 157 $.
C'est moyen et un peu risqué. Il y a sans doute mieux ailleurs.
Best Buy (BBY, 34,91 $ US) ou Whirlpool (WHR, 200,22 $ US), alors ?
Pas sûr non plus pour Best Buy. Seulement 8 % de ses ventes proviennent des appareils ménagers, tandis que la moitié d'entre elles viennent des ordinateurs et des téléphones intelligents.
Pour Whirlpool, la direction prévoit que son bénéfice par action passera de 11 $ US par action à 22-24 $ US en 2018. Il y a peut-être effectivement quelque chose là, mais, ici aussi, il y a de l'anticipation dans le titre. Il faudra plus qu'un supercycle d'électroménagers et de Tanguy.
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