«Montréal veut devenir la ville la plus intelligente au monde d'ici 2017», titrait récemment un quotidien, au lendemain de l'annonce de la mise sur pied de son Bureau de la ville intelligente et numérique.
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L'organisme est doté d'un budget de fonctionnement de 500 000 $ et doit élaborer des politiques destinées à rehausser le Q.I. de l'agglomération en s'appuyant sur quatre axes : la libération massive de données, le développement de plateformes Web, le déploiement d'infrastructures de réseaux sans fil et le développement de systèmes intelligents de gestion dans des domaines comme le transport et l'environnement.
Montréal veut devenir plus intelligente, mais qu'est-ce à dire concrètement ? Et n'y aurait-il pas exemple à prendre sur Québec ?
C'est avec ces questions à l'esprit que, en compagnie de nos collègues journalistes Martin Jolicoeur, Julien Brault et Valérie Lesage, nous sommes allé rencontrer les maires Denis Coderre et Régis Labeaume.
Deux rencontres intéressantes.
Particulièrement à Québec, où la Ville a, ces dernières années, été avant-gardiste. En 2012, elle s'est même hissée au septième rang mondial du palmarès des villes les plus intelligentes de l'Intelligent Community Forum.
Constat : les deux organisations n'en sont effectivement pas au même stade de développement.
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À Montréal, le maire Coderre veut actuellement par exemple que tous les lieux publics de l'île puissent offrir le Wi-Fi gratuitement. M. Coderre songe notamment à approcher les grands acteurs de la téléphonie, qui pourraient commanditer certains endroits.
Pendant ce temps à Québec, 60 % des lieux publics offrent déjà le Wi-Fi gratuitement, grâce à la coopérative ZAP Québec, que finance en partie la Ville. L'atteinte du 100 % est dans la ligne de mire.
À Montréal, M. Coderre commence à ouvrir les données de la Ville pour permettre l'élaboration d'applications qui pourraient être utiles à l'administration et aux citoyens, tout en permettant aux entreprises d'éventuellement construire des applications.
C'est une initiative qui est en place à Québec depuis plus de deux ans et demi. La Ville est même allée plus loin. Elle a ouvert ses infrastructures et, déjà, elle en récolte quelques fruits. L'entreprise Nyx Hemera, qui développe des systèmes d'éclairage, a par exemple procédé à l'installation d'un système de contrôle intelligent dans le tunnel Joseph-Samson. L'expérience a été concluante au point où la Ville a acheté cette technologie pour le tunnel. D'autres projets sont en cours avec d'autres entreprises afin d'optimiser la signalisation routière et le contrôle de l'éclairage des lampadaires.
Pour tout dire, nous avons été assez impressionné par le niveau d'avancement de Québec. Elle pourra notamment bientôt livrer aux citoyens plusieurs données les concernant directement, tel le niveau de criminalité dans leur quartier ou l'état de ses infrastructures. Elle s'apprête de même à complètement remodeler sa cour municipale pour faciliter le traitement de la preuve, réduire la paperasse, les délais et les coûts.
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Où s'en va tout le monde ?
Ce n'est pas encore très clair. Personne n'est non plus en mesure de donner de chiffres. La ville intelligente, ce n'est pas vraiment un poste budgétaire indépendant. Il s'agit souvent d'initiatives dont les coûts sont intégrés à ceux de projets globaux.
On sent cependant très bien que les deux villes n'en sont pas au même stade de réflexion.
De toute évidence, Montréal veut appuyer sur l'accélérateur pour combler son retard. En entrevue, M. Coderre est revenu à quelques reprises sur cette date de 2017, qui correspond également au 375e anniversaire de fondation de la métropole. Il est aussi manifeste qu'il donne à l'appellation de «ville intelligente» une définition plus vaste que ce qu'elle englobe généralement. Le maire songe déjà, par exemple, au jour où il recevra de nouvelles responsabilités du gouvernement provincial et pourra exiger lors de la construction de nouveaux immeubles un ratio de logements sociaux et de logements abordables.
M. Labeaume, lui, n'a pas l'intention d'arrêter les expériences, mais ne veut surtout pas tomber dans l'excès. Il n'entend pas s'empresser de construire une marque internationale pour sa ville et veut plutôt que le numérique reste un outil. Un outil qui se concentre sur des projets qui permettront à la ville de réaliser soit des économies, soit des gains intéressants d'utilité sociale.Bref, il veut poursuivre la construction d'une ville intelligente, avec intelligence.
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