C'est toute une culbute que connaît depuis deux jours le marché de l'or. Amorce d'un dégonflement de bulle?
La force du décrochage est étonnante. Après avoir brisé un premier support mardi, le prix de l'or ne s'est même pas arrêté au support subséquent de 1615$ US l'once (identifié par Mackie Research) et est d'un trait descendu sous les 1600$ US (un peu en-dessous de 1580$) ce matin.
Depuis vendredi, jour de l'accord européen, le métal précieux a perdu 140$ US, ce qui n'est pas sans relancer la discussion quant à ses fondamentaux.
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Ce sont les commentaires de la FED, mardi, qui semblent à l'origine de la dernière retraite. La banque centrale n'a pas fait allusion à de nouvelles mesures de stimulation. Corollaire, les investisseurs semblent moins redouter l'impression d'argent et une dilution du pouvoir d'achat du dollar américain. La devise de l'Oncle Sam est en conséquence partie à la hausse. Un dollar américain qui grimpe n'est pas propice à la hausse du prix de l'or, en ce qu'il rend le métal précieux moins accessible en devises locales.
Là n'est cependant pas la seule explication. L'accord européen de la semaine dernière n'est pas non plus étranger.
Certains diront qu'il vient faire baisser les risques pour l'économie européenne. C'est un leurre, mais la perception peut être défavorable au prix de l'or, valeur refuge.
D'autres (dont nous sommes) diront que cet accord ne change rien parce que les cibles à atteindre sont telles, que l'économie européenne plongera en récession. Cela peut sembler une bonne nouvelle pour l'or, mais, à elle seule, une récession n'est pas suffisante. En 2008, lors de la dernière récession, le prix de l'or avait en outre reculé.
Pour que les fondamentaux puissent être favorables, il faudrait véritablement que le système craque et que les devises perdent beaucoup de pouvoir d'achat à la suite d'une impression massive d'argent de la part de la Banque centrale européenne. Ce n'est pas encore ce qui est dans les cartons. Au cours de la fin de semaine, il est en outre assez clairement ressorti qu'il n'était pas question pour la banque centrale de prêter aux pays.
Dut-elle un jour prêter, ce qui n'est surtout pas à écarter, il reste à voir si l'opération aura vraiment pour effet de créer un choc inflationniste. La mécanique peut en effet ultimement se traduire par un système de garanties de prêts.
Amorce d'un dégonflement de bulle donc?
Ça viendra à un moment, mais on ne parierait actuellement pas là-dessus. Les craintes d'un éclatement de la zone euro ne manqueront pas de bientôt refaire surface avec nombre de scénarios apocalyptiques.
Le décrochage des derniers jours semble trop subi et sera vraisemblablement suivi d'un retour de balancier.