Dans la cohue des achats des fêtes ? Une source au Pôle Nord nous indique que les lutins ont été débordés ces dernières semaines et que, pour éviter une rupture de stocks, le père Noël a décidé d'appeler les meilleurs détaillants en renfort. Où magasine-t-il ?
On s'est lancé dans un survol des principales enseignes pour tenter de voir celles dont les ventes reçoivent ces jours-ci un coup de pouce du vieux bonhomme. Et si leur titre pourrait en bénéficier dans l'avenir.
LÀ OÙ LE PÈRE NOËL EST DISCRET
Sears Canada (Tor., SCC, 12,04 $). Les choses ne s'améliorent pas chez Sears. Après avoir retraité de 8,2 % l'an dernier, les ventes des magasins comparables sont encore en recul de 7,8 % au troisième trimestre cette année. Il y a une nouvelle direction, mais avec Target qui s'amène, le temps commence à manquer pour redresser la barque. Passons.
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Best Buy (NY, BBY, 27,60 $ US). Les appareils électroniques sont populaires, et pourtant, Best Buy a de la difficulté à tirer son épingle du jeu. La direction prévoit qu'au mieux cette année, les ventes de magasins comparables seront stables. Plusieurs analystes prévoient un recul. Dans l'électronique, le prix est un élément de différenciation important. Les Walmart, Costco et Amazon semblent mettre de la pression. On passe aussi.
Le Château (Tor., CTU.A, 2,19 $). Les ventes des magasins comparables ont reculé dans douze des treize derniers trimestres. Le dividende vient d'être coupé. Ce n'est pas facile. Il y a quelques mois, Le Château a décidé de tenter un nouveau positionnement, plus haut de gamme, et de délaisser le «bas prix». Comme dirait l'autre : on verra. Mais pour l'instant ça ne regarde pas très bien.
Reitmans (Tor., RET.A, 15,98 $). Avec un recul de 5,8 % des ventes des magasins comparables, les affaires ont déjà été meilleures pour le détaillant montréalais. La société compte cependant sur un solide bilan et de fortes liquidités qui pourraient lui permettre de procéder à une acquisition. À 0,80 $ par action, le dividende est intéressant et pourrait même grimper, selon Versant Partners. On attendrait.
Walmart (NY, WMT, 58,06 $ US). Les ventes des établissements comparables ont progressé de 1,3 % au dernier trimestre, mais les analystes ne sont pas certains que la tendance se poursuivra. Walmart semble en panne de croissance. Heureusement, elle réussit toujours à ajouter des établissements à l'échelle locale et internationale. À 12 fois le bénéfice anticipé l'an prochain, le titre paraît correctement évalué.
LÀ OÙ ON A PLUS DE CHANCES DE LE TROUVER
LÀ OÙ ON A PLUS DE CHANCES DE LE TROUVER
Dollarama (Tor., DOL, 40,52 $). Qui a parlé d'un cycle difficile ? Au dernier trimestre, les ventes des magasins comparables ont augmenté de 4,7 %. L'an dernier, 39 % des transactions de l'entreprise concernaient des articles de plus de 1 $ ; elle sont aujourd'hui de 48 %. L'offre et la marge en bénéficient. La société prévoit ajouter de 30 à 40 établissements annuellement à son réseau qui en compte plus de 600. L'américaine Dollar Tree s'installe au Canada, mais il semble encore y avoir de la place pour que les deux grossissent sans trop se gêner. À 16 fois le bénéfice anticipé l'an prochain, le multiple du titre est raisonnable.
Canadian Tire (Tor., CTC.A, 64,50 $). Les choses vont mieux que l'an dernier, avec des ventes de magasins comparables en hausse de 2,3 % au dernier trimestre (+ 1,5 % l'an dernier). Les ventes et la rentabilité devraient s'accélérer en 2012. Le détaillant bénéficiera de synergies avec Forzani et, surtout, Zellers n'ira nulle part (Target s'en vient et reprendra la majorité de ses emplacements). La difficulté sera de conserver l'accroissement de trafic en 2013. À près de 10 fois le bénéfice attendu en 2012, le titre n'est pas très cher.
Costco (Nasdaq, COST, 84,13 $). L'entreprise a le vent dans les voiles, avec un bond de 7% des ventes d'établissements comparables au dernier trimestre (et 12% au précédent). Le détaillant entend continuer d'ajouter des magasins en Amérique du Nord et à l'international. Malgré une augmentation du prix de la carte de membre cette année et l'an prochain (+ 10 %), le géant continue de gonfler son membership. Seule ombre au tableau : à 19 fois le bénéfice anticipé l'an prochain, le multiple est élevé.
Amazon (Nasdaq, AMZN, 188,30 $ US). Les achats des fêtes se font de plus en plus en ligne. Lors du Black Friday, Amazon a affiché des ventes de 50 % supérieures à celles de l'an dernier. La tablette Fire est en feu, ce qui aide. Problème : Amazon ne fait pas d'argent sur cette vente et compte surtout sur la tablette pour donner du levier à ses ventes d'autres produits. Un pari dont les résultats restent à voir. À plus de 80 fois le bénéfice anticipé en 2012, ce n'est nettement pas une aubaine des fêtes.
eBay (Nasdaq, EBAY, 31,10 US $). L'encanteur virtuel vend maintenant plusieurs produits à prix fixes. Lors du Black Friday, les ventes ont bondi de 15 % par rapport à l'an dernier. C'est nettement plus faible qu'Amazon, mais celles-ci ne sont pas dopées par la tablette Fire. À 13 fois le bénéfice anticipé en 2012, le titre est beaucoup plus attrayant. Étant donné la croissance anticipée dans l'avenir, c'est sans doute l'un des moins chers de l'univers du détail.
SUR LE RADAR
DOLLARAMA (DOL, 40,84 $)
Recommandation des analystes
Achat 2
Surperformance 4
Conserver 2
Sous-performance 0
Vendre 0
Cible moyenne : 41,30 $
CANADIAN TIRE (CTC.A, 66,10 $)
Recommandation des analystes
Achat 2
Surperformance 5
Conserver 3
Sous-performance 0
Vendre 0
Cible moyenne : 70,30 $
EBAY (EBAY, 29,60 $ US)
Recommandation des analystes
Achat 13
Surperformance 3
Conserver 13
Sous-performance 0
Vendre 1
Cible moyenne : 38,50 $ US
Sources : Bloomberg, Thomson Reuters
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francois.pouliot@transcontinental.ca