En cours d'exposé, lundi, devant le Cercle canadien de Montréal, George Cope a passé quelques minutes à faire l'éloge de l'industrie de la téléphonie sans-fil canadienne dans sa forme actuelle. Le président de BCE redouterait-il Québecor?
Le Canada est le troisième pays au monde au chapitre des investissements dans le sans-fil par utilisateur, à peine derrière les États-Unis. Il est le deuxième au monde en matière de vitesse de téléchargement. Et le prix moyen de ses forfaits mensuels est inférieur à celui de Verizon aux États-Unis (57,90$ contre 61,63$).
Tout au cours de sa présentation, monsieur Cope s'était surtout attardé à parler de la transformation de Bell au cours des dernières années, tout en s'attardant un peu à ses perspectives futures.
Pourquoi cette digression vers l'industrie canadienne du sans-fil en général? Simple suivi anecdotique sur toute la discussion de l'été dernier quant à la menace d'entrée de Verizon au pays? Ou nouvelle crainte de concurrence?
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En point de presse, on est revenu sur le passage.
-Est-ce que vous redoutez une nouvelle tentative d'intrusion étrangère au Canada?
-Nous n'avons jamais été contre l'arrivée d'un nouveau compétiteur, nous étions contre qu'il puisse utiliser notre réseau, financé par les canadiens, a répondu George Cope.
Ok, voyons donc voir dans ce cas avec cette question-ci:
-Québecor est à finaliser son plan d'affaires dans le sans-fil et dit vouloir aller voir le gouvernement fédéral pour discuter des prérequis à une éventuelle expansion au Canada anglais. Qu'en pensez-vous?
"Il n'y a aucune raison pour laquelle Vidéotron aurait besoin de plus de soutien que Rogers, Telus ou Bell. Ils est un concurrent important, avec de bonnes capacités, qui n'a pas besoin de l'aide du gouvernement canadien", a répondu le président de BCE.
On ne sait s'il y avait une intention dans la présentation initiale de monsieur Cope. Le message au gouvernement canadien est cependant cette fois assez clair: il n'y a pas lieu d'avantager Québecor d'une quelconque façon dans ses projets d'expansion.
Que fera Ottawa?
Que fera Ottawa?
Le gouvernement fédéral a réagi avec beaucoup moins d'enthousiasme aux récentes déclarations de Québecor qu'il n'avait réagi à la possible entrée de Verizon.
Le ministre de l'industrie, James Moore, indiquait récemment à La Presse que Québecor avait déjà la capacité de faire son entrée dans le sans-fil au Canada. Grâce aux avantages consentis dans le passé pour le prix des spectres et à la politique de partage des tours de transmission. Il n'écartait cependant pas un éventuel coup de pouce.
Ce ne sera pas une décision facile pour le gouvernement conservateur. Il est vrai d'un côté qu'Ottawa a déjà fait beaucoup. S'ajoute le fait, qu'aider Québecor serait aussi aider Pierre Karl Péladeau, un souverainiste convaincu qui appelle maintenant les Québécois à se séparer du Canada.
Sans coup de pouce supplémentaire du fédéral, on voit mal toutefois comment un quatrième joueur pourra s'installer de façon viable a mari usque ad mare. Verizon est sur les lignes de côté, probablement à jamais, et tous les nouveaux entrants se sont cassés les dents avec les conditions de fonctionnement actuelles (sauf ceux qui, localement, pouvaient offrir des bouquets de services).
Quelque chose nous dit qu'Ottawa finira pas être tentée de concéder quelques avantages supplémentaires à Québecor, si celle-ci lui fait miroiter qu'elle ira de l'avant.
Et qu'un autre débat vigoureux s'en vient dans le secteur des télécom.
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