Croisé des gens de l'industrie minière ces derniers temps ? Fort à parier qu'ils étaient tout sourire. Le prix de l'or flambe et les titres du secteur progressent. Encore le temps de miser ? Si on est spéculateur. D'autant qu'un nouveau Klondike semble se profiler.
Le prix du métal précieux gravite aujourd'hui autour des 1 350 $ US l'once. Grâce à Ben Bernanke et à son assouplissement quantitatif, les paris sont même ouverts sur le moment où il franchira les 1 500 $ US.
Prudence, prudence. Selon BOCI Research, la demande pour l'or comme véhicule d'investissement a représenté 40 % de la demande totale durant la première moitié de 2010. La proportion était de 30 % en 2008 (moment de la crise), 20 % en 2006 et 14 % en 2004.
Il y a, dans la dernière envolée, une très nette perte de confiance dans le système monétaire. Mais il s'y trouve aussi un très net élan spéculatif. L'assouplissement quantitatif de Ben Bernanke prendra fin un jour et, à ce moment, il risque d'y avoir un dégonflement. Les données historiques montrent bien qu'une telle demande est insoutenable.
Pour ceux qui souhaitent vraiment spéculer cependant, le moment actuel est sans doute le meilleur depuis longtemps pour jouer le secteur des juniors. Même s'il devait corriger à 1 000 $ US, le prix de l'or serait encore deux fois plus élevé que la moyenne des coûts de production du secteur (à 532 $ US l'once en excluant l'amortissement, selon Mackie Research). C'est dire que bien des résultats de forage ont aujourd'hui un potentiel qu'ils n'avaient pas hier.
Qui jouer ? " Go West young man ! "...
Un nouveau Klondike
Plus de 110 ans après la grande ruée, le Yukon est de retour dans la mire des investisseurs miniers. En 2008, une petite société du nom d'Underworld Resources allait se mettre à forer non loin de Dawson City. Une once, 100 onces, 100 000 onces, 1 million d'onces... Le dépôt White Gold naissait et, en mars 2010, Kinross lançait une OPA. Depuis, les foreuses ont entrepris de transformer le territoire en gruyère. Voici quelques titres à surveiller dans la région.
Atac Resources
Le projet Rau de la société (Tor. croiss., ATC, 7,70 $) s'étend sur 1 400 km2. Elle travaillait initialement sur une découverte dans la zone Tiger, située à l'ouest du territoire. En septembre, un forage sur la propriété Osiris, complètement à l'est, a cependant donné des résultats exceptionnels. Badaboum ! le titre est passé de 2 à 9 $. Certains se demandent maintenant si l'on n'est pas tout simplement en présence d'un futur camp minier. Deux analystes suivent le titre. La cible la plus haute est à 11 $, l'autre est en révision.
Kaminak Gold
Moins explosif, mais quand même. Sous les 1 $ à l'été, le titre est aujourd'hui à 3 $ (Tor. croiss., KAM, 2,98 $). La société travaille sur la propriété Coffee où elle récolte d'intéressantes teneurs qui font dire à quelques analystes que ce pourrait être un dépôt important. Trois analystes suivent le titre. La cible la plus haute : 6,40 $. La plus basse : 3 $.
Victoria Gold
Les travaux sont ici plus avancés. La société (Tor. croiss., VIT, 1,28 $) est en étude de pré-faisabilité relativement au projet Eagle. Elle a jusqu'à maintenant délimité pour 2,73 millions d'onces de ressources et les forages continuent. Un camp de 200 hommes est en établissement afin de permettre la poursuite des travaux cet hiver. Sept analystes suivent le titre. La cible la plus haute est à 7 $, la plus basse à 1,40 $. La moyenne se situe à 2,52 $.
Golden Predator
La société (Tor., GPD, 0,64 $) n'a pas fait mentir son nom au cours des derniers mois avec l'acquisition d'une douzaine de projets dans le secteur. Contrairement à plusieurs sociétés, qui ambitionnent d'être achetées par un plus gros, Predator veut devenir un producteur. En 2010, il se sera dépensé 7 M $ sur six sites. Elle vient de se refinancer pour un montant similaire. Le titre fluctue de 0,50 à 0,70 $ depuis plusieurs mois. Aucun analyste ne le suit.
Western Copper
C'est la dernière, mais non la moindre. La société (Tor., WRN, 1,95 $) travaille sur la propriété Casino, où se trouve un porphyre géant. À la dernière étude de préfaisabilité, on évaluait le dépôt à 8 millions d'onces d'or, à 4,4 milliards de livres de cuivre et à 475 millions de livres de molybdène (un métal qui entre dans la composition d'alliage). La société continue de forer et doit faire une mise à jour de son étude au début de 2011. Les dernières évaluations font état d'un coût de développement qui grimperait à un peu plus de 2 milliards, mais qui serait récupéré sur trois ans. Le titre n'est pas très loin de son sommet de 2 $. Il n'est malheureusement pas suivi, lui non plus.