Adepte d'une tablette ou d'un lecteur numérique ? Une mode, qui ne remplacera jamais les livres et les journaux, croyez-vous. Hum... préparez-vous à changer d'idée.
Deux mois après l'avoir acheté, notre eReader nous suit partout. Le livre papier, dont le contact allait sûrement nous manquer, ne nous manque pas du tout. Au contraire, il est maintenant possible d'accéder à des oeuvres d'Alexandre Dumas (notre préféré) qui n'étaient plus disponibles. Et gratuitement en plus! Côté journaux, il en coûtait auparavant 3,50 $ par numéro pour obtenir le Wall Street Journal ou le Financial Times. C'est maintenant 1 $ pièce.
Prédiction : dans le secteur des journaux, on ne sait trop, mais dans celui du livre traditionnel, le marché chutera d'au moins 50 % d'ici cinq ans.
Une différence
Il y a les lecteurs numériques et il y a les tablettes. Le lecteur permet de lire des livres, des journaux et des PDF. Ce n'est pas toujours extraordinaire pour les PDF, mais c'est potable. La tablette offre tout ça et plein d'autres choses : vous pouvez surfer sur Internet, faire du courriel, et utiliser nombre d'applications surprenantes (un ami s'en sert pour naviguer avec son voilier). Il y a aussi une différence de prix : 139 $ US pour un lecteur numérique Kindle, 549 $ pour l'iPad bas de gamme (en liquidation à 419 $ en ce moment).
Quel lecteur numérique choisir ?
Nos besoins nous ont fait opter pour celui de Sony. C'est le plus cher (acheté en spécial à 190 $, mais vendu actuellement 259 $) et il n'est pas Wi-Fi. Tout de même notre favori.
Le Kindle d'Amazon était tentant, mais, à Noël, les livraisons avaient été interrompues au Canada. Il est Wi-Fi, un avantage indéniable en plus de son prix. On aime cependant mieux le boîtier de notre Sony, et il ne prend pas en charge les formats de lecture EPUB. Bien que la bibliothèque d'Amazon soit volumineuse, plusieurs ouvrages sont en EPUB. C'est à voir selon vos habitudes de lecture.
Le Kobo d'Indigo nous a aussi tenté (149 $ et Wi-Fi), mais il manque de titres de journaux (dont le Financial Times). Le prix est inférieur à Sony, mais la lecture est moins facile.
Côté tablette
Côté tablette
Pour l'instant, le choix est assez limité. L'iPad a une longueur d'avance. En fait, c'est à se demander pourquoi on achèterait un concurrent. Bien que nombre d'applications Androïd soient en développement pour plusieurs tablettes qui s'amènent, Apple reste en avant.
Le Galaxy, de Samsung, n'a pas vraiment réussi à s'approcher suffisamment de l'iPad. Son prix de 649 $ est en outre plus élevé (549 $ avant le prix de liquidation).
Le Ciara Vibe, produit québécois d'ExoPC, qui fonctionne sous la plateforme de Microsoft, n'a pas reçu de mauvaises critiques; mais à 650 $, il est aussi un peu cher.
Quant au Playbook, de Research In Motion, qui arrivera en avril, à 499 $ pour la version comparable à l'iPad, et avec moins d'applications, on ne saisit pas tout à fait en quoi il est avantageux. Il y aura aussi la XOOM, de Motorola; mais à 600 $, le prix est plus élevé que l'iPad.
Dans quelle compagnie investir ?
Pas simple non plus, comme question.
Éliminons tout de suite Motorola, Samsung, Sony et Amazon. Tantôt le produit n'est pas à la hauteur, tantôt leurs résultats sont trop influencés par d'autres produits.
Il y a du potentiel avec Indigo et son Kobo. D'autant que Borders (aux États-Unis) a adopté sa plateforme pour sa librairie numérique et qu'Indigo reçoit des redevances sur chaque vente de livre numérique. Mais avec tous les problèmes de Borders, la possibilité que le Nook y entre et le recul qui surviendra dans le livre papier, la visibilité n'est pas excellente.
Bien que le Playbook de Research In Motion ne soit pas encore sur le marché, on aime bien la société. Même si, comme consommateur, on serait moins partant, quelque chose nous dit qu'elle en vendra pas mal en raison du simple fait des relations étroites qu'elle entretient avec le monde des affaires. Sans compter qu'elle est réputée travailler sur une version qui permettrait de faire fonctionner les applications Androïd. Le titre est surtout peu cher, à moins de 10 fois le bénéfice attendu. Contrairement à plusieurs, on dirait que le risque de surprise se situe du côté haussier plutôt que baissier.
Apple apparaît aussi un choix intéressant. L'iPad continuera à gruger des parts de marché à grande vitesse; même chose pour l'iPhone. Or, le titre s'échange autour de 14 fois les bénéfices de l'année à venir, un multiple identique au marché. La croissance des bénéfices d'Apple devrait être plus élevée que celle du marché.
francois.pouliot@transcontinental.ca