BLOGUE. Si on est surpris de la descente de 12,5% du titre de Facebook?
Oui et non. La marque minimale à atteindre pour ce premier trimestre public était un bénéfice de 0,12$ US par action. C'est là que se trouvait le consensus des analystes. Et c'est ce qu'a rapporté l'entreprise.
En apparence, rien pour justifier la dégelée.
Lorsqu'on est à 55 fois le bénéfice attendu pour l'année et qu'il y a un doute sur son atteinte, il faut cependant s'attendre à voir son titre corriger. Facebook a prévenu que ses dépenses augmenteront et n'a pas fourni d'aperçu sur les résultats à venir.
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Les résultats étaient conformes, mais aussi accompagnés de tous les ingrédients nécessaires pour une fonte de multiple.
Faut-il s'inquiéter?
Pendant que le marché manifestait sa déception, le niveau d'inquiétude de l'homme de presse qui est en nous, était cependant plutôt à la hausse.
La conférence téléphonique avec la direction de Facebook a en effet permis de constater que si les progrès sur le terrain ne sont pas à la hauteur des attentes, ils n'en sont pas moins significatifs. Et qu'il y a de la vision aux commandes.
Mark Zuckerberg veut faire de Facebook une plateforme de développement qui fera en sorte qu'un jour, lorsque vous démarrez votre automobile, l'ordinateur qui y sera installé vous offrira des musiques, des adresses, des restaurants et bien d'autres applications (développées par des partenaires) qui seront adaptées à votre personnalité.
La vision peut sembler un peu abstraite. Mais des éléments concrets commencent à ressortir.
On a par exemple longuement discuté d'un nouveau concept, "l'histoire commanditée".
Voici comment cela fonctionne.
Si vous faîtes une critique positive d'un produit acheté chez Walmart, la statistique veut qu'environ 20% de vos amis verront le message. Le tout dépend de plusieurs facteurs, dont le moment où vous vous branchez au site. Avec la commandite, Walmart a maintenant la possibilité de payer pour que la distribution du message soit augmentée et que plus d'usagers puissent le voir.
Le concept a à peine commencé à être testé. Et ses premiers résultats sont pour le moins impressionnants. À la fin de juin, il faisait rentrer 1M $ de ventes par…jour!
Si le concept génère l'équivalent de 365 M$ par année alors qu'il est encore au stade embryonnaire, on peut imaginer ce qu'il générera lorsqu'on lui donnera un peu d'élan.
À titre de comparaison, Facebook a enregistré autour de 3,7 G$ de revenus l'an dernier, principalement en faisant appel à ses archaïques publicités, qui, de son aveu même, n'ont rien de "social".
L'engouement des annonceurs est dû à la nouveauté et s'effritera avec le temps, dites-vous?
Pas sûr. La publicité "sociale" semble assez bien fonctionner. Des études menées sur plus d'une soixantaine de ses campagnes publicitaires font voir ceci: 70% d'entre elles ont généré pour les annonceurs trois fois leur investissement et 49,9% ont fait cinq fois la mise.
Il se pourrait bien qu'à 48 fois le bénéfice anticipé 2012, le multiple de Facebook soit encore trop élevé et que le titre n'ait pas fini de reculer. N'empêche, ces premiers résultats n'ont pas de quoi rassurer les concurrents. Ils renforcent l'impression que l'entreprise grugera beaucoup dans leur tarte publicitaire.