C'est avec une interrogation que l'on s'est mis en route vers l'assemblée annuelle de CGI, mercredi matin.
Les résultats du premier trimestre étaient légèrement sous les attentes, mais le titre bondissait pourtant de plus de 7%.
-C'est curieux, tu ne trouves pas?, a demandé le patron.
-Effectivement. Je n'ai pas eu le temps de regarder dans le détail, mais il semble y avoir quelque chose que voit le marché et que l'on ne voit pas.
En fin d'assemblée, une actionnaire s'est approchée du micro et a demandé comment les flux de trésorerie avaient pu passer de 66 M$ au premier trimestre de l'an dernier à plus de 300 M$ cette année.
Bingo! Voilà la réponse.
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L'année 2014 a été difficile pour l'entreprise. Il y a certes eu ces difficultés aux États-Unis, avec tous les ratés informatiques d'Obamacare, programme qui n'a pas manqué d'écorcher CGI. Il y a surtout eu cependant ces craintes face à des les flux de trésorerie qui étaient nettement inférieurs aux bénéfices. Longtemps le marché s'est demandé comment on pouvait réussir à redresser les bénéfices, mais, du même coup, avoir beaucoup moins d'argent (en proportion) qui entrait dans les coffres de l'entreprise.
À l'évidence, les résultats du premier trimestre sont venus convaincre le marché qu'il n'y avait plus de problème.
Le chef de direction, Mike Roach, a expliqué qu'au premier trimestre l'entreprise avait notamment réussi à raccourcir significativement le délai de paiement de ses services. Il a prévenu qu'un trimestre ne faisait pas une année, et qu'il fallait évaluer les flux de trésorerie sur 12 mois. Il a cependant de même précisé que la situation financière de CGI était aussi bonne qu'avant l'acquisition de l'européenne Logica.
Ça sent les acquisitions
Ça sent les acquisitions
D'ailleurs, le président Serge Godin n'a pas caché qu'il était de nouveau sur le sentier des acquisitions, avec une capacité financière aussi importante que celle qui avait permis d'acheter l'européenne Logica.
Essentiellement, la direction de CGI souhaite continuer à étendre ses tentacules dans le monde afin d'être en mesure d'accompagner ses clients actuels. Eux aussi deviennent mondiaux et ne souhaitent pas travailler avec une multitude de firmes d'information technologique.
Elle veut effectuer ces acquisitions en implantant sa recette, qui consiste entre autres à appliquer des ratios de coûts sur chacune des unités. C'est en bonne partie en implantant cette approche qu'elle a réussi à redresser les marges de Logica et à bien l'intégrer à ses activités.
Où se feront ses prochaines acquisitions?
En entrevue, monsieur Godin a parlé des États-Unis, de la Grande-Bretagne, de l'Australie et de l'Allemagne comme des marchés sous la loupe.
Avec les analystes financiers, il a notamment indiqué qu'en Grande-Bretagne un marché intéressant se dessinait avec tous les investissements informatiques que demandaient les nouvelles réglementations financières.
Combien de valeur pourrait créer ces acquisitions, de même que la croissance organique de l'entreprise dans l'avenir?
La question est venue à l'assemblée annuelle. Mais tout juste avant, quelques témoignage spontanés.
-J'ai toujours cru en vous, et je viens aujourd'hui vous remercier, vous m'avez permis de prendre une retraite extraordinaire, a dit un actionnaire après que l'on eut rappelé que 100$ investis dans CGI en 1986 valaient aujourd'hui 11 765$ (moins de 1000$ pour le TSX). Un rendement annuel de 19% sur 28 ans.
Monsieur Godin a répété que son aspiration était de faire doubler la taille de CGI d'ici cinq à sept ans.
-Parfait, je vais être bon pour partir à la retraite dans cinq ans!, a aussitôt renchéri un autre actionnaire reconnaissant, alors que partait un grand éclat de rire collectif.
C'est l'un des ingrédients principaux de la recette de CGI: la foi en Serge Godin.
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