Bon, pas bon le rendement de la Caisse de dépôt?
On a un peu hésité jeudi matin en voyant les premiers chiffres de l'institution.
La Caisse se fait battre sur plusieurs de ses indices de référence (6 sur 11 dans les portefeuilles qu'elle gère activement), mais, à 4%, elle termine quand même avec un rendement de premier quartile et bat la plupart des caisses de retraite du pays.
Comment expliquer la chose?
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Par le fait que la Caisse a à sa disposition des outils d'investissement que les autres n'ont pas. Peu de caisses de retraite ont par exemple la capacité d'investir directement dans des infrastructures (pipelines, ponts, aéroports, etc.) et doivent maintenir de plus grandes pondérations dans des catégories d'actifs comme les actions. Or, l'an dernier, les infrastructures, les placements privés et les immeubles ont fait nettement mieux que le marché des actions.
L'accès à ces outils fait que le rendement a cette année été meilleur que celui des autres. Idem pour l'an dernier.
On compare donc des pommes avec des oranges, lorsque l'on tente de mesurer la performance de la Caisse avec celle des autres régimes de retraite.
Sur celle des indices, alors?
À défaut de vraiment pouvoir comparer avec les pairs, la meilleure façon d'évaluer la performance sera alors de comparer celle-ci avec ses indices de référence.
Sous cet aspect, comme on l'indiquait plus haut, la Caisse paraît moins bien (4% contre un portefeuille de référence à 4,2%).
On a été un peu surpris d'entendre monsieur Sabia dire qu'il n'était pas vraiment déçu de la performance globale par rapport aux indices, ceux-ci "étant très demandants".
Pour cette année, la contreperformance s'explique en partie par la décision de l'institution de conserver un plus haut niveau d'encaisse dans plusieurs de ses portefeuilles, ce qui est venu diminuer les rendements. Le grand patron a aussi fait référence à la décision de 2009 de conserver plus de liquidités sur les lignes de côté, ce qui donne à penser qu'il préfère analyser la performance sur trois ans plutôt que sur un an. Nous en sommes.
Sur les trois ans, la Caisse ne fait cependant pas mieux que ses indices (9,1% pour son portefeuille, même rendement pour celui de référence). Ce qui, dans notre esprit, veut dire qu'il y a encore place pour l'amélioration et que la performance est à première vue moyenne.
Dans l'attente de plus de précisions sur la "sévérité" des indices, ou de modifications de certains de ceux-ci pour les rendre plus "réalistes" - et bien que certains semblent en effet inappropriés (ceux des immeubles et des infrastructures par exemple) - il est difficile de donner le bénéfice du doute. On accorderait donc un "B" à la Caisse.
Un "B" qui signifie "satisfaisant" et qui doit être compris comme visant la "performance relative" de la Caisse (par rapport à ses objectifs).
La nuance est importante. Car, en termes de performance absolue, grâce à ses différents outils, la Caisse bat à peu près tout le monde, et les Québécois devraient être heureux de son retour en force. Elle apparaît être en voie de redevenir la meilleure option de gestion pour le régime des rentes du Québec et la plupart des déposants.