Deux surprises accompagnaient les résultats de mi-année de la Caisse de dépôt vendredi matin. Un affaiblissement de sa performance long terme par rapport à ses indices, et l'arrivée du député de Lévis et responsable des dossiers économiques de la CAQ, Christian Dubé.
D'abord quelques mots sur les résultats de mi-année.
La Caisse fait 6,7% alors que son portefeuille de référence fait 6,8%.
On ne s'étendra pas sur six mois. Monsieur Sabia répète depuis longtemps que ce qui compte c'est la performance à long terme, et tout le monde est d'accord.
Sur le long terme, c'est-à-dire l'horizon de quatre ans déterminé par la Caisse, l'institution rapporte un rendement de 11,1% par rapport à 10,9% pour son portefeuille de référence.
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En conférence téléphonique, Michael Sabia s'est montré satisfait de la performance en s'appuyant sur trois motifs.
1-La performance surpasse les besoins de rendement des déposants à long terme (les hypothèses actuarielles des régimes de retraite sont autour de 6-6,5%, presque la moitié moins que ce qui est livré depuis quatre ans).
2-La Caisse livre une meilleure performance que son portefeuille de référence. Elle crée donc plus d'argent que ses indices.
3-La performance vis-à-vis de grandes caisses de retraite comme AIMCO et PSP est bonne. La Caisse nous a fourni les rendements quatre ans et cinq ans sur ces caisses et quelques autres comparables. Sans entrer dans les détails, elle fait effectivement bien. Elle ne brille pas autant que Teachers, mais Teachers est dans une classe à part. Son rendement est parfois légèrement supérieur, parfois légèrement inférieur aux autres.
Une chose nous a cependant fait un peu tiquer. Sa performance par rapport à son portefeuille de référence a nettement diminué entre la fin de l'année 2013 et aujourd'hui.
À la fin de l'année 2013, la Caisse rapportait un rendement quatre ans de 10% alors que son portefeuille de référence affichait un rendement de 8,8%. Un écart de 1,2 en point de pourcentage. Six mois plus tard, la Caisse fait 11,1% et le portefeuille de référence 10,9%, l'écart n'est plus que de 0,2 point.
C'est la bascule d'un semestre de 2010, où la Caisse avait connu une exceptionnelle performance par rapport à son portefeuille de référence, qui semble en bonne partie responsable de l'écart.
L'affaire méritera suivi dans les prochains semestres. Bien que la performance de la Caisse soit encore bonne, la photographie de la performance relative est aujourd'hui nettement moins étincelante que ce qu'elle était il y a six mois.
L'arrivée de monsieur Dubé
L'arrivée de monsieur Dubé
Un mot maintenant sur l'arrivée de Christian Dubé comme premier vice-président Québec.
C'est certainement une mauvaise nouvelle pour la CAQ, mais une très bonne pour les déposants de la Caisse et l'économie de la province.
Monsieur Dubé a, dans le passé, occupé d'importantes fonctions au sein de Québec inc. Chez Domtar, où il était notamment responsable des fusions et acquisitions, il a piloté l'achat des usines de papier de Georgia-Pacific aux États-Unis et la création de Norampac. Chez Cascades, il a été vice-président et chef de la direction financière, puis a présidé la filiale de Cascades en Europe.
Ceux qui ont suivi son parcours politique connaissent sa passion pour le développement du Québec.
Son parcours en affaires cadre aussi parfaitement avec la nouvelle stratégie de la Caisse, qui parle depuis quelque temps d'amener les entreprises du Québec à se mondialiser.
Le placement privé est généralement porteur de rendements supérieurs à ceux des placements boursiers. La Caisse souhaite accompagner de plus en plus d'entreprises du Québec de cette façon.
Elle regarde aussi beaucoup l'international, et particulièrement les marchés émergents, où la croissance sera dans l'avenir supérieure à celle des marchés développés. Il est plus difficile pour la Caisse d'être le financier ou l'accompagnateur d'entreprises locales sur ses marchés, mais elle peut certainement amplifier son exposition avec des entreprises québécoises.
Monsieur Dubé connaît bien les petites et grandes sociétés du Québec de l'intérieur. Il a aussi une grande expérience internationale.
Peu étaient aussi bien placés que lui pour le nouveau poste.
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