BLOGUE. Certains y verront une simple manœuvre électorale visant à empêcher un vote printanier qui renverserait le gouvernement. Il y a de cela dans l'annonce d'un budget pour le 20 novembre, mais il y a plus préoccupant. Tom Cruise semble avoir fait savoir au gouvernement qu'il n'était pas disponible et on mettrait un petit 2$ que ce budget contiendra de mauvaises nouvelles.
Oui, il y a la question de la transformation de la taxe santé et des plus riches qui seront appelés à payer plus d'impôt. Un vote budgétaire à l'automne est une bonne occasion de forcer les deux partis d'opposition à donner leur aval à des mesures qu'ils n'endossent pas, parce qu'ils ne sont pas prêts à retourner en élections. En présentant un budget tout de suite et en y allant d'une simple mise à jour économique au printemps, on peut gagner du temps au pouvoir et implanter un certains nombres de nos mesures.
Encore faut-il cependant pour que la stratégie fonctionne qu'on atteigne aussi les cibles budgétaires. Sinon, budget ou pas, on s'expose à un vote de non confiance au printemps, lors de la clôture de l'exercice.
C'est ici que les choses se corsent.
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Il y a un mois, le gouvernement estimait être aux prises avec un manque à gagner de 1,6 G$ pour atteindre la cible budgétaire de mars (un déficit de 589 M$).
Il se disait confiant de l'atteindre. En demandant dans un premier temps aux ministères de respecter leurs objectifs initiaux et de retrancher pour l'équivalent de 1,1 G$ aux dépenses. On espérait aussi notamment combler le manque de 500 M$ aux revenus (en raison du ralentissement économique) en utilisant la réserve de 300 M$, en accentuant la lutte à l'évasion fiscale et grâce à des taux d'intérêt un peu plus faibles que prévu sur la dette.
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Personnellement, on n'a jamais cru à la réussite de l'exercice. Simplement parce que le dépassement des dépenses de 1,1 G$ représente un dépassement de 84,5% sur la cible initiale. Et qu'il faut en fait faire sur six mois, l'équivalent de toutes les compressions que l'on pensait faire l'an prochain. Sans pour autant faire de mises à pied (en raison des indemnités de départ).
C'est ce qui nous faisait récemment dire que le gouvernement n'était pas loin du seuil d'intervention de l'équipe de Mission impossible de Tom Cruise.
L'annonce d'un budget automnal donne maintenant à penser que Tom Cruise n'était pas disponible et qu'histoire de ne pas rater la cible budgétaire en mars, Québec se prépare à annoncer de nouvelles mesures. Soit de compression des programmes sociaux, soit d'augmentation des revenus, soit les deux à la fois.
Difficile de dire quelle sera la hauteur des nouvelles mesures. Elle dépendra aussi d'un autre élément de jonglerie que le gouvernement fait bien attention de ne pas trop discuter: ses promesses électorales.
Le manque à gagner de 1,6 G$ annoncé il y a un mois ne tenait pas compte des engagements électoraux du PQ. Il y a en a pour près de 1G sur la durée du mandat, mais on ne sait pas à raison de combien par année.
Vous parieriez aussi un 2$ sur de nouvelles mesures d'austérité?