Le journal allemand Handlesblatt rapporte que Bombardier pourrait considérer vendre une partie de sa division d'avions commerciaux à la société chinoise Comac. La direction de l'avionneur québécois nie, mais si on parlait plutôt d'une fusion?
Commercial Aircraft Corporation of China (Comac) est une société d'État chinoise qui table sur le ARJ-21, un jet régional 80-100 places dont les premières livraisons sont attendues cette année. Elle travaille aussi au développement du C919, un plus gros porteur de plus de 150 passagers.
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Comac a une certaine expertise, qui est loin d'atteindre celle de Bombardier. Elle a en revanche accès à un marché prometteur. Paradigm Capital estime que d'ici 2030, il se vendra en Chine seulement pas moins de 1400 avions commerciaux 100-150 passagers et que ces ventes généreront des revenus de l'ordre de 85 G$ US. Sous un autre angle, BMO Marchés des capitaux parle d'une Chine qui représentera 18% du marché de l'aviation des 20 prochaines années.
Pour donner un peu de perspective, CIBC Marché mondiaux évaluent que les recettes en provenance des Q-400 et des jets régionaux de Bombardier atteindront l'an prochain 1,4 G$.
La Chine serait donc une superbe cible pour la CSeries de Bombardier, elle qui a justement plus de difficultés à percer sur les marchés émergents.
De quoi discute-t-on?
En mars 2011, Comac et Bombardier ont signé une entente où elles convenaient d'explorer diverses avenues de coopération stratégique.
La dernière fois où Bombardier a discuté publiquement de cette entente, c'était le 31 août 2011, lors d'une conférence téléphonique avec les analystes.
Le vice-président de la division aéronautique, Guy Hachey, indiquait alors que cinq ou six avenues de collaboration étaient explorées.
Ainsi, les deux sociétés envisageaient de mettre en commun le plus possible leur chaîne d'approvisionnement, de manière à se donner de l'échelle et des économies de coûts. Elles regardaient aussi du côté du service à la clientèle. Elles échangeaient même sur leurs connaissances du marché et le design des appareils.
La fusion, le meilleur partenariat
Si vous concluez que sur ces avenues il n'y a pas de rapprochement possible, il vaut mieux pour chacun continuer son chemin séparément. Si vous en arrivez cependant à de forts rapprochements, la meilleure façon de bien souder le partenariat, en maximisant les synergies et la loyauté, apparaît de fusionner.
C'est pour cela que l'on dit qu'il ne faudrait pas exclure l'option.
Une fusion de la division commerciale avec Comac donnerait un très solide élan à Bombardier sur le marché asiatique. Elle permettrait en contrepartie aux Chinois d'acquérir une solide réputation sur le marché planétaire. Et qui sait si, dans 20 ans, on ne se retrouverait pas avec un nouveau joueur capable de rivaliser dans bien des catégories d'avions avec Airbus et Boeing.
Là où on est moins sûr
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Là où on est moins sûr
Évidemment, si on était salarié de Bombardier, on ne sauterait pas automatiquement de joie. Le plan d'assemblage de la CSeries est bien établi et il serait surprenant de voir des emplois tomber ici à court et moyen terme. Au fur et à mesure que les années passeraient cependant, les points d'interrogation grossiraient vraisemblablement.
On n'est pas non plus très sûr que Pierre Beaudoin sauterait de joie dans tous les scénarios. Une fusion des divisions serait peut-être le meilleur des arrimages, mais se poserait aussi la question du poids de chacune des sociétés et du contrôle de la nouvelle entité.
Monsieur Beaudoin avait apparemment vivement protesté il y a quelques années, lorsque Paul Tellier avait décidé qu'il fallait se départir de la division récréative de Bombardier. C'était laisser aller le contrôle sur une forte symbolique familiale. Il en est un peu de même aujourd'hui de la division aéronautique, même si one ne parle pas de sa totalité (les avions d'affaires resteraient 100% Bombardier).
Bombardier rapporte ses résultats le 1er mars. La conférence téléphonique s'annonce intéressante.
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