Au-delà des mouvements à court terme dictés par les réflexes des négociateurs, la Bourse affiche un comportement assez sain, malgré l’horreur des conflits en Ukraine, à Gaza ou en Irak.
Les investisseurs ont fait abstraction des affrontements et les cours ont réagi comme il se doit aux résultats individuels des entreprises, et non en bloc comme lors de crises précédentes.
Aujourd’hui, les indices américains ont rebondi après avoir atteint des points d’appui que les analystes techniques surveillaient comme point de bascule, à court terme.
Ainsi, le Dow Jones a rebondi de sa moyenne mobile de 200 jours, tandis que le S&P 500 s’est ressaisi après avoir glissé sous sa moyenne mobile de 100 jours, jeudi.
Martin Roberge, stratège quantitatif de Canaccord Genuity, croit que le mouvement de repli pourrait reprendre de plus belle, après ce rebond technique parce qu’il n’y a pas eu assez de dommages.
Peu de pays et de titres individuels ont souffert de la correction : 60 % des titres du S&P et des indices boursiers mondiaux sont encore au-dessus de leur moyenne mobile de 200 jours, précise-t-il.
Il s’agit d’une correction mondiale tout à fait typique de 4 à 8 %, après quoi les Bourses devraient regagner du terrain, dit aussi Michael Harnett, stratège en chef, de Bank or America Merrill Lynch.
La bonne tenue des banques aux Etats-Unis et en Europe ainsi que des matières premières indique que les investisseurs ne craignent pas que conflits armés et économiques (entre la Russie et l’Europe de l’Ouest) ne contaminent l’économie mondiale ni les bénéfices des entreprises.
Les deux hommes appréhendent tous deux une rentrée houleuse. À ce moment-là, les pros du placement seront de retour devant leur écran, prendront le pouls à nouveau de divers indicateurs et chercheront à se positionner pour les 12 prochains mois, en fonction d’une première hausse du taux directeur américain et d’une économie mondiale encore fragile.
Magna et Linamar récompensés
Magna et Linamar récompensés
À Toronto, les fabricants de pièces s’autos Magna et Linamar ont tous deux gagné 4 à 5 %, après voir dévoilé des résultats supérieurs aux attentes.
Fadi Chamoun, de BMO, a fait passer son cours-cible pour Magna de 123 à 128 $ US, après le bond de 33 % du bénéfice du deuxième trimestre et une hausse des prévisions de revenus et de marges, pour l’exercice entier.
Brian Morrison, de TD, recommande de nouveau l’achat de Linamar et hausse son-cours cible de 73 à 75 $ parce que les perspectives de croissance et de marges de l’entreprise ontarienne s’améliorent sans cesse.
SNC-Lavalin punie
Par contre, les investisseurs ont fauché SNC-Lavalin de 3 %, vendredi après le dévoilement d’un bénéfice trimestriel de 42 % inférieurs aux prévisions.
Des pertes pour ses divisions d’ingénierie pétrolière et de l’environnement rappellent à tous que la société a encore beaucoup à faire pour se redresser, au-delà de gestes plus spectaculaires tels que la vente d’AltaLink ou encore l’achat de la britannique Kentz.
Un record en Bourse pour Tim
Un record en Bourse pour Tim
Les investisseurs ont aussi propulsé Tim Hortons à un record historique de 68,40 $ vendredi le lendemain de ses meilleures ventes depuis 2012, une hausse de 2,6 % des ventes comparables au Canada et de 5,9 % aux États-Unis.
Il semble que le lancement de nouveaux produits, tels que les patates sautées ou les croustilles chaudes, facilitent la vente de repas complets, augmentant ainsi la facture moyenne et ses marges.
La croissance prévue de ses bénéfices passe ainsi de 8,5 % à 10,7 %, pour 2014. Plus confiant qu'avant du plan de relance du franchiseur Perry Caicco, de CIBC, hausse son cours-cible de 72 à 79 $.