Blogue. Les entreprises américaines rachètent le plus de leurs propres actions, depuis 2007, malgré la crise en Europe et la chute de 3,2 à 1,8 % de la croissance prévue pour l’économie américaine en 2012, note Birinyi Associates.
Berkshire Hathaway a lancé un rachat d’actions en septembre pour la première fois en 40 ans ; le géant de la biotechnologie Amgen a émis 6 milliards de dollars d’obligations pour racheter 5 milliards de dollars américains de ses actions.
Au cours du troisième trimestre, la valeur des rachats annoncés a explosé de 67 % à 120 milliards de dollars américains, au moment où le S&P 500 américain plongeait de 14 %.
Les entreprises cherchent à profiter des faibles taux d’intérêt et du fait que le S&P est 15 % moins chèrement évalué qu’au début de la crise, explique l’agence Bloomberg.
Les entreprises ont en effet autorisé 453 milliards de dollars américains de rachats d’actions depuis le début de l’année, un total qui ferait de 2011 la troisième année la plus active, après 2006 et 2007, rapporte Birinyi.
Les optimistes, tels que James Paulsen, de Wells Capital Management, y voient un signe de confiance des dirigeants envers leur propre entreprise et l’économie américaine.
Les pessimistes rappellent que les rachats ne sont pas toujours opportuns. La dernière fois que les rachats ont été aussi imposants, le S&P 500 était à un sommet. Cet indice phare a ensuite plongé de 57 % entre octobre 2007 et mars 2009.
Certains experts disent aussi que les rachats révèlent le fait que les entreprises ne trouvent pas de projets porteurs pour faire fructifier leur capital, estime Gregor Smith, de Daiwa Asset Management.
Il faut dire que les sociétés du S&P 500 génèrent le plus de flux de trésorerie, après leurs dépenses en capital, depuis 2007, soit trois fois plus qu’à pareille date en 2007.
Le S&P 500 se négocie à un multiple de 14,3 fois les bénéfices réalisés depuis 12 omis, soit 15 % de moins qu’en 2007.