BLOGUE. L’exploitant de pipelines de gaz naturel a tellement de projets en chantier ou sur la planche à dessin que les analystes sont prêts à passer outre à un mauvais trimestre pour renouveler leur confiance envers les perspectives à long terme TransCanada Corp. (Tor., TRP, 45,63 $).
Son titre se permet même un nouveau sommet annuel le lendemain de bénéfices décevants, pour son deuxième trimestre. Son bénéfice a baissé de 9,8 %, à 0,46 $ par action, alors que les analystes avaient prévu 0,50 $ par action.
Sept analystes recommandent toujours l’achat du titre ; huit autres suggèrent de le conserver. Leur cours-cible moyen est de 46,83 $. Andrew Kuske, de Credit Suisse, y va même d’un cours-cible de 52 $.
Pourtant, TransCanada n’est plus le fournisseur d’énergie règlement tranquille qu’il a déjà été, en raison de la plus grande volatilité dans les prix de l’électricité en Alberta et du gaz naturel, ces dernières années.
La société a raté la cible des analystes cinq fois au cours des neuf derniers trimestres, fait remarquer Pierre Lacroix, de Valeurs mobilières Desjardins.
« 2012 est une période de transition. Ses futurs projets vont apporter plus de stabilité », indique l’analyste.
M. Lacroix n’est pas le seul à donner le bénéfice du doute à TransCanada.
Juan Plessis, de Canaccord Genuity, mise aussi aussi sur un rebond des bénéfices l’an prochain, après une période marquée par des événements non récurrents.
« En 2013, TransCanada devrait bénéficier de la remise en service des centrales nucléaires Bruce 1 et 2, l’apport de ses neuf nouvelles installations solaires en Ontario, le coup d’envoi du projet de pipeline qui transportera du gaz d’Oklahoma au Golfe et la relance des centrales Sundance », énumère M. Plessis.
Une valorisation à mériter
Un seul analyste se montre plus sceptique et fait bande à part. Patrick Kenny, de la Financière Banque Nationale, prévoit au titre un rendement inférieur à celui de la Bourse et il diminue son cours-cible de 43 $ à 42 $.
« Le consensus des bénéfices pour 2013 est encore 9 % supérieur à nos prévisions de 2,30 $ par action pour 2013. En plus, le titre vaut 18 fois ces prévisions par rapport à une moyenne historique de 16,5 fois », signale M. Kenny.
Il faut dire que TransCanada profite à plein de la faiblesse des taux d’intérêt à long terme. Son dividende de 3,8 % a belle allure par rapport au rendement de 1,75 % que procurent les obligations canadiennes de 10 ans.
TransCanada devra toutefois réaliser ses projets de pipelines milliardaires, et souvent controversés, pour continuer à mériter une valorisation aussi généreuse.
Par exemple, la société songe convertir une partie de son pipeline albertain de gazoduc en oléoduc et de faire transporter plus de 625 000 barils par jour du pétrole des sables bitumineux vers Montréal.
Sundance », énumère M. Plessis.