Le fournisseur méconnu de services maritimes et environnementaux Logistec Corp. continue d’enrichir ses actionnaires loin des projecteurs.
La société dirigée par Madeleine Paquin, depuis 1996, vient de servir à ses actionnaires un premier trimestre record et d’annoncer le versement d’un dividende spécial de 1,50 $ par action de catégorie A et de 1,65 $ par action subalterne de catégorie B, en plus du dividende trimestriel de 0,105 $ par action A et de 0,1155 $ par action B.
Le journal Les Affaires avait fait redécouvrir cette entreprise de Montréal dans un dossier sur cinq entreprises québécoises sous le radar des investisseurs, publié le 23 novembre 2013.
Depuis, l’action a poursuivi son ascension.
Logistec (Tor., LGT.B, 58,98 $) n’a pas de politique formelle de dividende, mais elle verse un dividende annuel sans interruption depuis 1971.
En plus, une fois par cinq ans environ, la société verse un dividende spécial pour faire profiter ses actionnaires d’une année exceptionnelle, comme celle de 2013.
Après avoir septuplé son cours depuis 2009, la société divise aussi ses actions, à raison de deux pour une, à compter du 8 juillet.
Même si une division d’actions n’ajoute aucune valeur à une société, elle reflète la hausse récente vertigineuse du titre, qui a touché la marque historique de 60 $, le 9 janvier janvier.
La division doublera ainsi à 2,4 millions le peu d’actions en circulation libre.
En route vers 100 $ ?
Au premier trimestre, ses revenus ont crû de 9,2 %, à 62,7 millions de dollars ; son bénéfice de base dilué par action subalterne a plus que doublé à 0,72 $ par action.
Un actionnaire de longue date, Stephen Takacsy, directeur des placements chez Gestion d’actifs Lester, est plus que satisfait des résultats et confiant que le titre peut poursuivre sur son élan.
L’action de Logistec n’est plus l’aubaine qu’elle était, mais elle se négocie encore à un multiple raisonnable de 12,4 fois les bénéfices des 12 derniers mois.
Même s’il a doublé depuis mai 2013, le titre de Logistec est encore un achat, estime le gestionnaire de portefeuille. Il place désormais son cours-cible à 70 $ d'ici deux ans et peut imaginer un cours de 100 $, dans 5 ans.
« Les bénéfices de 2013 sont durables. Sa division environnementale Sanexen lui fournit aussi plus de croissance que jamais », explique-t-il.
Plus d'optimisme que d'habitude
Plus d'optimisme que d'habitude
M. Takacsy attribue une partie de son ascension en Bourse à un changement de perception de la part des investisseurs.
Auparavant jugée tributaire des cycles économiques et du transport maritime, la société est davantage perçue comme un placement en infrastructures, dit-il.
De plus, Mme Paquin, habituellement très prudente dans ses perspectives, est franchement optimiste pour l’avenir.
« Comme l’indique notre performance record (au premier trimestre), les perspectives sont favorables pour 2014 alors que la société devrait profiter du redressement de l’économie américaine et qu’elle capitalisera sur les vecteurs de croissance qui l’ont si bien servie en 2013, soit l’exploitation minière, les granules de bois et les copeaux, les conteneurs et la logistique portuaire », a indiqué la présidente et chef de la direction, par voie de communiqué.
Toutes les activités de manutention de marchandises, dans ses 27 terminaux portuaires, sont également susceptibles de poursuivre leur croissance, ajoute la fille du fondateur de Logistec.
Mme Paquin se dit aussi confiante que Sanexen livrera une autre bonne performance en 2014 grâce à la demande pour sa technologie Aqua-Pipe et ses boyaux tissés ainsi que la stabilité de ses activités de restauration de sites.
La technologie Aqua-Pipe permet notamment de remplacer des conduites d’eau, sans éventrer les rues, un procédé 20 à 40 % plus économique que la méthode traditionnelle.
Logistec double ses investissements annuels
Logistec double ses investissements annuels
Pour soutenir sa croissance, Logistec prévoit investir plus de 30 millions de dollars, soit plus de deux fois plus que son budget habituel, dans ses immobilisations.
Cet investissement comprend un nouvel entrepôt au centre de logistique portuaire à Montréal pour améliorer sa capacité de transbordement, une nouvelle grue pour le terminal de vrac à Contrecoeur, de l’équipement pour le terminal de conteneurs de Saint John (Nouveau-Brunswick), ainsi que des infrastructures et de l’équipement supplémentaires pour l’installation de chargement de marchandises en vrac à Brunswick, Géorgie.
Logistec double aussi son usine de boyaux tissés Niedner à Coaticook, un projet de 10 à 12 millions de dollars.
« Ces dépenses renforceront notre capacité de générer une croissance rentable puisque Logistec profitera d’une plus grande capacité, d’une flexibilité accrue et d’une meilleure efficacité », indique Mme Paquin.
La société se tient aussi toujours à l’affût d’acquisitions dans la manutention de marchandises sèches en Amérique du Nord.
En 2012 par exemple, Logistec a acquis CrossGlobe Transport, une société offrant des services de logistique portuaire pour la manutention de produits forestiers, de pièces automobiles et d’autres marchandises au port de Virginie, aux Etats-Unis.
En décembre 2013, la société a formé une coentreprise Les Structures de Quais Mobiles Flexiport pour commercialiser en exclusivité le système Mobile Port Docking en Amérique du Nord.
En janvier 2014, Logistec a aussi accru sa participation dans le terminal Maestco de 50 à 85,8 %.