BLOGUE. Le titre du pdg de l’année du sobre magazine Report on Business n’est nul autre que l’investisseur activiste américain Bill Ackman, qui a délogé dans un rare putsch le conseil et le président de l’icône canadienne Canadien Pacifique, pour en redresser la performance.
C’est tout un virage pour le magazine du quotidien torontois Globe and Mail, qui rapporte habituellement les bons coups de l’establishment canadien et encense ses chefs d’entreprises.
En introduction, le magazine dépeint M. Ackman, 46 ans, comme un « rock-star des hedge funds qui est venu brasser le monde feutré et fermé des conseils d’administration avec le message : nous en avons assez ».
L’article de Jackie McNish débute avec un sceau qui porte l’inscription « Faiseur de troubles de l’année », avec les sigles $# !+, bien en vue.
Dans l’article, M. Ackman raconte que que son influence continuera de se répandre « parce que les conseils au Canada et aux Etats-Unis sont plutôt dysfonctionnels. Les administrateurs sont trop collégiaux et ne poussent pas assez pour soutirer de l’information des dirigeants, qui au fait, peuvent être assez sélectifs dans ce qu’ils veulent partager ».
En décembre 2011, le magazine Time avait aussi fait jasé en décernant son titre de personne de l’année à un manifestant « générique » qui représentait tant les indignés américains que les protestataires du printemps arabe.
C’est signe que quatre ans après la crise de 2008, la confiance envers la classe dirigeante est loin d’être pas rétablie et que le public, qu’il soit citoyen ou actionnaire, se sent floué et veut se faire entendre, pour le meilleur et pour le pire.