On ne l’attendait plus, mais voilà que le détaillant de vêtements pour femmes Reitmans montre les premiers indices, si petits soient-ils, d’un revirement qui pourrait durer.
Sans faire de bruit, Reitmans semble enfin donner le coup de barre que tous souhaitaient, au lieu d'attendre qu'une amélioration de la conjoncture ou que la disparition de concurrents affaiblis viennent à sa rescousse.
En perte de vitesse depuis des années, le détaillant de la famille du même nom rétrécit pour redevenir rentable.
Alors que d’habitude, la société suscite l’indifférence ou la critique, les résultats meilleurs que prévu du troisième trimestre ont fait grimpé l’action du détaillant de 8,6 % à 6,22 $, vendredi.
Son action se rapproche à nouveau du sommet annuel de 7,05 $ par action atteint il y a un an.
Deux analystes et les investisseurs ont pris note des petits progrès inespérés pour Reitmans (Tor., RET.A).
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Au troisième trimestre terminé le 31 octobre, les ventes comparables des magasins ouverts depuis plus d'un an ont augmenté de 1,5 % (sans les ventes en ligne), une performance respectable compte tenu du climat non-saisonnier de septembre et d'octobre.
Un peu plus d'espoir
Un peu plus d'espoir
Mark Petrie de CIBC, se dit impressionné par la stabilisation de la marge brute et le contrôle serré des coûts. Les dépenses d'exploitation ont en effet été de 10 millions de dollars inférieures à ses prévisions.
Le bénéfice d'exploitation ajusté a donc bondi de 34 % à 27 M$.
"Nous n'avions pas vu une une hausse des ventes comparables en même temps qu'une amélioration de la marge brute depuis des années ", écrit-il.
La marge brute a augmenté de 0,2 % à 61,2 %, pour la première fois en trois ans, malgré l'effet néfaste de la baisse du huard sur ses achats à l'étranger, signale pour sa part, John Morris, de BMO Marchés des capitaux.
Cela indique qu'une meilleure gestion des stocks et moins de rabais qu'avant ont contrecarré l'effet des changes, dit-il.
Au 31 octobre, les stocks étaient de 3 % inférieurs au même trimestre, un an plus tôt.
Autre filon d'espoir : les ventes comparables de novembre ont augmenté de 4,4 %, si on inclut le bond de 60 % des ventes en ligne, et de 2,4 % en magasin.
La marge d'exploitation est aussi passée de 2,1 à 3,7 %. Il s'agit de la deuxième hausse consécutive. Elle survient avant même la fermeture de la chaîne de vêtements pour jeunes femmes Smart Set.
" La décision de fermer les magasins Smart Set enlèvera un autre boulet à la rentabilité du détaillant puisque cette chaîne perdait encore 10,5 M$ pour les trois premiers mois de 2014 ", explique M. Morris.
L'analyste de BMO calcule que Smart Set amputait le bénéfice annuel de Reitmans de 0,18 $ par action. " Les dirigeants pourront consacrer leur temps et leurs ressources à leurs autres enseignes '", dit-il.
L'analyste de BMO augmente ses prévisions de bénéfices pour 2015 de 0,23 à 0,27 $ par action, soit trois fois le bénéfice de 0,09 $ réalisé en 2014, Cette nouvelle prévision repose sur une légère amérioration des marges et une hausse des ventes comparables de 3 %. Le consensus ne prévoyait qu'un bénéfice de 0,01 $ par action.
L'entreprise exploite 843 boutiques au Canada, dont 343 Reitmans, 141 Penningtons, 105 Addition Elle, 79 RW & CO., 68 Thyme Maternité et 107 Smart Set.
Reitmans est aussi propriétaire de 21 Thyme Maternité qui sont intégrés dans les magasins Babies "R" US.