BLOGUE. Trois analystes de Credit Suisse à New York sont catégoriques : ils ne croient pas au thème à la mode qui veut que le recul des prix de plusieurs denrées stimule les marges des producteurs d’aliments américains l’an prochain, comme ce fût le cas en 2009.
À leur avis, les investisseurs font erreur s’ils misent sur une hausse marquée des marges lors de la deuxième moitié de 2012 et en 2013, puisqu’on assiste à une modération dans la hausse des prix des denrées et non à une déflation dans les prix », écrivent Robert Moskow, Marcela Giraldo et Rachel Nabatian, de Credit Suisse.
« En période de désinflation, les marges des fabricants d’aliments augmentent modérément, sans plus », ajoutent-ils.
Les trois analystes prévoient une amélioration moyenne de 0,62 % des marges au deuxième semestre et de 0,50 % de plus en 2013, des acteurs de l’industrie . De telles prévisions débouchent sur une hausse prévue des bénéfices de 10 % au deuxième semestre de 2012 et de 9 %, en 2013, tout au plus.
Les analystes s’inquiètent aussi de la chute d’un pour cent des volumes de ventes de l’industrie, au premier semestre de 2012. « De faibles volumes nuisent à l’utilisation de la capacité de production et à la capacité des fabricants d’amortir leurs coûts fixes. Certains fabricants devront réduire leur prix de vente pour écouler leurs produits », expliquent-ils.
Les trois analystes se disent particulièrement préoccupés par la stabilité des prix chez General Mills (NY, GIS), Kellogg (NY, K), Heinz (NY, HNZ) et McCormick (NY, MKC ) qui multiplient les promotions sur les céréales, les soupes, le yogourts, les plats surgelés, les patates, et les repas pour micro-ondes, pour stimuler leurs volumes de vente.
Deux exceptions : Hershey et Mead Johnson
Hershey (NY, HSY) et Mead Johnson Nutrition (NY, MJN) se tireront mieux d’affaires, estiment toutefois les analystes de Credit Suisse.
Hershey a le pouvoir d’imposer ses prix en raison du duopole qui prévaut dans l’industrie du chocolat et de l' analyse pousséeque la société fait de chacun de ses marchés, disent-ils.
La demande du chocolat continue aussi de croître, ce qui place la table à une amélioration plus certaine des marges.
Hershey vient de faire passer ses objectifs de croissance à long terme de son bénéfice par action d’une fourchette de 5 à 7 % à une autre de 8 à 10 %.
À l’international, où ses ventes croîtront de 14 à 16 % par année entre 2013 et 2017, Hershey cible le Brésil, la Chine et le Mexique, en adaptant ses produits aux goûts locaux, explique M. Zaslow.
Pour sa part, Mead Johnson profite de sa plateforme dans les marchés émergents et de la chute de prix du prix du lait, dans une catégorie en croissance, Cela lui donne les moyens d’exploiter son levier de rentabilité, expliquent les analystes de Credit Suisse.
Par exemple, les ventes de produits de nutrition pour bébés et enfants ont crû de 22 % dans les pays émergents, au premier trimestre de 2012, grâce à une hausse de 16 % des volumes de vente et de 5 % des prix de vente. La Chine lui procure 25 % de ses revenus.