Voilà 10 mois que Québecor fait le ménage pour concentrer ses efforts sur ses actifs qui croissent le plus.
Depuis décembre 2013, les hebdomadaires communautaires ont été vendus à TC Transcontinental pour 75 M$, le spécialiste des communications numériques et interactives Nurun à Publicis pour 125 M$ et aujourd’hui l’éditeur de journaux Sun Media à Postmedia pour 315 M$.
Québecor se retrouve donc avec une cagnotte de 515 M$ pour financer ses ambitions sans-fil nationales, si le gouvernement forçait les fournisseurs établis à lui fournir à bon prix l’accès aux antennes de transmission et aux services d’itinérance.
Tant qu’à faire le ménage, Québecor devrait aussi fermer le capital de Groupe TVA (Tor., TVA, 8,55 $) pour se simplifier la vie, croit Stephen Takacsy, chef des investissements, chez Gestion d’actifs Lester.
Fermer le capital de TVA lui éviterait tous ces contrats entre sociétés apparentées, Vidéotron ou Québecor Média, notamment que TVA doit rédiger et faire approuver par des comités indépendants.
« Le moment serait opportun puisque TVA doit rentabiliser les droits de rediffusion des matches de hockey qui lui coûteront environ 60 M$ par année pendant 12 ans. Il faut que TVA Sports marche », raisonne le gestionnaire qui compte TVA dans son portefeuille.
TVA Sports deviendra une véritable usine à hockey, notent les commentateurs sportifs. La chaîne mettra en ondes du hockey sept jours sur sept dès cet automne, soit 275 matches de la LHN, dont 22 des Canadiens.
Avec TVA entièrement dans le giron, il lui serait plus facile de concevoir et de mettre en marché du contenu à valeur ajoutée pour toutes ses plateformes, sans contraintes, croit aussi M. Takacsy.
Un prix juste : 18 à 19 $
Un prix juste : 18 à 19 $
Avec le pragmatique Pierre Dion à la tête de Québecor, M. Takacsy estime que les chances sont meilleures qu'avant que la société fasse une offre « juste » aux actionnaires minoritaires de TVA.
Quelle serait une offre « juste » ? Environ 18 à 19 $. C’est plus de deux fois le cours actuel de TVA, mais ce serait une petite facture de 200 M$ pour Québecor qui lui faciliterait la vie.
Comment en venir à un tel prix ?
« Notre analyse est qu’en 2018-19, TVA dégagera un bénéfice d’exploitation de 80 M$, dont 20 M$ sont attribuables à TVA Sports. Avec un multiple de 8 fois ce bénéfice, ça donne 27 $ par action en 2019. Actualiser ça aujourd’hui, ça fait 18-19 $ par action », précise M. Takacsy.
Québecor ne préférera-t-elle pas garder ses munitions pour le sans-fil ? Québecor ne fera rien de risqué dans le sans-fil, répond le portefeuilliste. Des partenaires fourniront probablement la majeure partie du capital.
« Déjà le Québec est un marché difficile pour eux, le reste du Canada le sera encore plus », a dit-il.
M. Takacsy ne croit pas non plus Québecor rachète le bloc résiduel de 24,6 % que détient la Caisse de dépôt dans Québecor Média, qui chapeaute Vidéotron, du moins à court terme.