Le chemin de fer dirigé par le tenace Hunter Harrison, Canadien Pacifique (CP, 195,29$) a ouvert hier la saison du dévoilement canadien des résultats du troisième trimestre avec un bénéfice de 2,69$ par action légèrement supérieur aux attentes de 2,67$.
À quoi doit-on s’attendre pour l’ensemble des entreprises de l’indice S&P/TSX et de ses dix secteurs ?
Les attentes sont au plancher puisque la chute des cours des matières premières durant l’été a diminué les prévisions des analystes de 7,8%, au cours des trois derniers mois, révèle l’analyse trimestrielle de Banque Scotia.
Résultat : les bénéfices du troisième trimestre reculeront de 13% à 197$. Ils restent donc dans le carcan de 190 à 225$ dans lequel ils sont coincés depuis 2010.
Le fossé entre les producteurs de ressources et les autres secteurs explique pourquoi les bénéfices canadiens ont du mal à surpasser le cap de 200$.
Ces profits seront aussi 3,8% inférieurs à ceux du deuxième trimestre, ce qui pourrait peser sur le moral des investisseurs à court terme, croit le stratège Vincent Delisle.
Le trimestre pourrait réserver plus de surprises qu’au trimestre précédent parce que la dispersion des estimés des analystes s’est accrue de 12% au fil au fil des révisions de l’été.
L’énergie : moins pire que prévu
Les résultats du secteur de l’énergie pourraient être un peu moins pires que prévu malgré la chute de 16% du cours du pétrole en dollars canadiens au troisième trimestre. Une légère hausse de la production amortira un peu le choc des prix, prévoit M. Delisle.
Banque Scotia prévoit un retrait de 14% des bénéfices au troisième trimestre par rapport au deuxième, la moitié du recul de 26% prévu par le consensus des analystes.
Dans le secteur des ressources, les producteurs de métaux de base et de produits forestiers sont les plus susceptibles de rater la cible des analystes, étant donné la dégradation des cours pour ces produits (cuivre - 13 %, nickel - 19%, zinc - 16%), au cours du trimestre.
Les aurifères résistent un peu mieux
Les aurifères résistent un peu mieux
En revanche, les producteurs d’or pourraient faire meilleure figure parce que le cours de l’or a mieux résisté à la vague baissière du troisième trimestre avec un recul de 5,7%, au moment où la baisse du pétrole réduit leurs coûts de production.
Les banques n’atteindront pas la cible
M. Delisle s’attend aussi à ce que les institutions financières n’atteignent pas la hausse prévue 8% des bénéfices des institutions financières par rapport à l’an dernier.
Quatre des cinq facteurs du niveau d’activité du secteur se sont dégradés au troisième trimestre : le volume des mises en chantier et des reventes de maisons, les transactions d’entreprises, les rentrées d’argent dans les fonds communs de placement, tandis que les écarts de crédit et la volatilité se sont accrus.
Le rebond de 17% prévu en 2016 est trop optimiste
Le rebond de 17% prévu en 2016 est trop optimiste
Les bénéfices de 2016 pourraient aussi devenir un autre obstacle à franchir pour l’indice S&P/TSX puisque les prévisions pour un rebond de 17% des bénéfices sont beaucoup trop optimistes, compte tenu de la faiblesse persistante de la Chine et des cours des matières premières, affirme M. Delisle.
Le stratège mise sur une hausse plus modeste de 7,7% des bénéfices l’an prochain, à 850$.