Alcoa(NY,AA,10,50$US) vient d’ouvrir la saison américaine des résultats du troisième trimestre, avec un bénéfice par action ajusté en forte chute et de 44% inférieur aux prévisions.
Heureusement que le fabricant d’aluminium n’est plus le baromètre qu’il était, en plein marché baissier pour les métaux industriels.
Quelque 227 autres entreprises lui emboiteront le pas d’ici la fin du mois.
Il y à fort à parier que les entreprises surpasseront encore une fois les attentes comme elles l’ont fait, depuis cinq ans, croit Ed Yardeni, économiste et président de sa propre firme de recherche.
L’appréciation du dollar, la chute des matières premières et la récession de certains pays émergents avaient déjà réduit les prévisions des analystes plus que d’habitude, tout au long de l’été.
Le cours du pétrole a notamment plongé de 50% depuis l’an dernier, tandis que le dollar américain s’est apprécié d’encore 3,6%, au troisième trimestre.
Si bien que le consensus prévoit un recul de 5% des bénéfices au troisième trimestre pour les entreprises du S&P 500, alors que les analystes prévoyaient une hausse de 1,5%, le 31 mars, selon le consensus compilé par S&P Capital IQ.
Ce déclin de 5% serait tout de même le premier depuis le troisième trimestre de 2009.
Sans l’énergie, la hausse prévue est de 3,4%, mais cette prévision a aussi baissé de moitié depuis le 1er juillet, note l’analyste principale Lindsey Bell.
La barre est haute à franchir d’ici la fin de 2015
La barre est haute à franchir d’ici la fin de 2015
La barre est haute à franchir pour les entreprises puisqu’au troisième trimestre comparatif en 2014, les bénéfices et les marges étaient les deuxièmes meilleures de l’histoire.
Le meilleur trimestre était le dernier de 2014, ce qui rendra la comparaison encore plus difficile au prochain trimestre, fait remarquer Vincent Delisle, stratège de Banque Scotia.
Pour les 12 mois terminés le 30 septembre, la hausse annuelle de 0,9% des bénéfices sera aussi la plus faible depuis la crise, dit-il.
Le stratège craint aussi que la hausse naissante de la rémunération devienne éventuellement un frein de plus pour les marges record des entreprises.
L’énergie produira le pire trimestre des dix secteurs du S&P 500 avec un plongeon prévu de 66% de ses bénéfices.
Le meilleur secteur est celui de la consommation discrétionnaire avec un bond prévu de 13% des bénéfices.
Même le populaire secteur de la technologie est frappé par le ralentissement mondial et l’appréciation du dollar américain. Les analystes tablent sur des bénéfices stables, au troisième trimestre.
Voici le portrait par secteur pour le troisième trimestre:
Voici le portrait par secteur pour le troisième trimestre:
Énergie/ - 66%
Matériaux/ - 14%
Industrie/ - 4%
Consommation de base/ - 3%
Services aux collectivités/ - 2%
Technologie/ 0%
Santé/ +4%
Finance/ + 8%
Télécommunications/ + 9%
Consommation discrétionnaire/ + 13%
Sources : Banque Scotia, FactSet
L’effet du pétrole et du dollar s’atténuera dès le premier trimestre de 2016
L’effet du pétrole et du dollar s’atténuera dès le premier trimestre de 2016
Heureusement, les yeux des investisseurs se tournent déjà vers 2016 et les perspectives s’éclaircissent pour les entreprises, croit M. Yardeni.
À partir du premier trimestre de 2016, le pire de l’impact de la chute du pétrole et de la hausse du dollar américain sera passé, dit-il.
Les entreprises ont aussi nombre d’outils à leur disposition pour donner du rendement à leurs actionnaires, ajoute l’économiste.
Elles continuent de racheter leurs actions et d’augmenter leurs dividendes, même si elles sont moins généreuses qu’avant à cet égard.
Les fusions et acquisitions, ainsi que les restructurations, qui défraient les manchettes chaque jour, sont d’autres moyens pour les entreprises de s’acheter de la croissance ou de relever leurs marges.
Parfois, les actionnaires activistes se mettent de la partie pour réveiller les conseils d’administration.
En d’autres mots, les entreprises ne subissent pas passivement la conjoncture, mais la combattent sans relâche. La crise de 2008-09 les a certainement aguerri.