BLOGUE. Les résultats décevants de plusieurs blue chips américains et surtout leurs perspectives mitigées ébranlent la fragile confiance des investisseurs dans le mouvement haussier en Bourse.
Après tout, le géant des produits chimiques E.I. du Pont de Nemours flanche de 9 %, mardi, le plus en quatre ans, après avoir annoncé l’élimination de 1 500 emplois pour économiser 450 millions de dollars américains.
Le principal producteur de produits chimiques aux Etats-Unis a prévenu que ses bénéfices annuels seront de 17 % inférieurs aux prévisions.
L'indice le plus associé aux valeurs sûres, le Dow Jones a perdu 4 %, depuis son sommet annuel du 5 octobre ; le S&P 500 a reculé de 4,1 %, depuis son sommet annuel du 14 septemre.
Le stratège américain de Canaccord Genuity, Tony Dwyer, les rassure en leur rappelant qu’un mouvement de repli était à prévoir, après de si forts gains, mais que le recul des indices ne met pas en danger la trajectoire ascendante du S&P 500.
M. Dwyer profiterait même du repli des cours pour acheter des titres dans ses secteurs favoris : la consommation discrétionnaire, la technologie, la finance et dans une moindre mesure. l’industrie.
Pourquoi reste-t-il si zen ?
Aucun de ses indicateurs à court et à moyen terme ne montre de cassure.
1- Techniquement
Le S&P 500 évolue toujours dans le bas de son couloir haussier, tant qu’il reste au dessus de 1400-1420.
La courbe intermédiaire du S&P 500 présente toujours une succession de sommets plus élevés et de niveaux plancher plus hauts.
Le nombre cumulatif de titres qui s’apprécient par rapport à ceux qui baissent au New York Stock Exchange (advance/decline line) est toujours tout près du niveau record du 19 octobre dernier.
2- Quantitativement
Divers taux interbancaires restent historiquement faibles et n’indiquent pas une remontée de stress financier.
Le rendement des obligations de sociétés américaines reste à un plancher en 50 ans, indiquant que la capacité des entreprises à rencontrer leurs obligations financières ne se détériore pas.
Le taux des contrats d'assurance contre le défaut de paiement (CDS ou credit default swaps) des obligations de pacotille ne montre pas non plus de nouvelles craintes de défaillance des sociétés.
3- Fondamentalement
3-Fondamentalement
L'inflation américaine est toujours au milieu de la zone de confort de la Fed américaine.
La politique monétaire restera accomodante un bon moment, tout comme les liquidités qui circulent dans le système financier.
L’économie américaine croît, en dépit de la crise en Europe, le ralentissement chinois et d’autres pays émergents ainsi que l’incertitude entourant le précipice fiscal.
La confiance des consommateurs, l’immobilier résidentiel, l’emploi et le crédit s’améliorent.
Malgré la prudence manifestée par les entreprises, lors du dévoilement de leurs résultats du troisième trimestre, M. Dwyer croit que ce trimestre s’avérera le pire pour les bénéfices des sociétés américaines.
M. Dwyer conserve toujours sa cible de 1650 pour le S&P 500 pour la fin de 2013, soit 15 fois le bénéfice de 110 $ US qu'il projette pour les entreprises du S&P 500.