Blogue.Les banques américaines et européennes doivent assurer l’intégrité du système financier, dont le rôle d’intermédiaire graisse les rouages de l’économie.
Il faut donc à tout prix rétablir la confiance des investisseurs et des clients envers la capacité des banques de continuer à opérer.
Comme on l’a vu il y a trois ans, lors de la faillite de Lehman Brothers, et les acquisitions forcées de Countrywide Credit et de Merrill Lynch par Bank of America, et de Bear Stearns et des actifs bancaires de Washington Mutual par JP Morgan, la confiance ne tient qu’à un fil.
Dès que les clients ne veulent plus faire affaires avec une institution et réclament leurs dépôts, c’est déjà la fin.
On peut comprendre le besoin pour les banques de calmer les esprits en Bourse en assurant les investisseurs sur leur solidité, à un moment où la moindre rumeur fait boule de neige.
Les banques devront faire beaucoup mieux que des déclarations apaisantes pour rétablir la confiance envers elles puisque à chaque fois qu’une banque affirme être suffisamment capitalisée, elle se renfloue dans les jours qui suivent en vendant des actions ou des actifs.
Le président de Bank of America Brian Moynihan a passé le mois d’août à dire qu’il n’avait pas besoin de capitaux. Le 25 août, Warren Buffett investissait 5 milliards de dollars dans la banque sous forme d’actions privilégiées lui versant des intérêts de 6,5 %, avec en prime des bons de souscription pour l’achat de 700 millions d'actions au prix de 7,14 $ US chacune.
Le 30 août, cette banque a vendu la moitié de ses actions dans China Construction Bank Corp. pour 3,3 milliards de dollars américains.
Le 15 septembre, la banque a aussi vendu son intérêt de 15 % dans le principal exploitant d’hôpitaux aux États-Unis, pour 1,5 milliard de dollars américains.
De l’autre côté de l’Atlantique, le PDG Frédéric Oudéa de la banque française Société Générale, a aussi multiplié les interventions pour tenter de rassurer les marchés inquiets de ses prêts à la Grèce, l’Irlande, l’Espagne, le Portugal et l’Italie.
Le 12 septembre, la Société Générale a annoncé des suppressions d'emplois et une accélération de la vente d'actifs non stratégiques.
Le 13 septembre, le Wall Street Journal publie un texte citant un cadre de BNP Paribas, révélant que la banque était incapable d’emprunter en dollars américains dans le marché monétaire. Cette information a aussitôt été démentie par BNP Paribas, dans une dépêche de Reuters.
Le 14 septembre, on apprend que cinq banques centrales mènent une action concertée pour fournir des liquidités en dollars américains aux banques européennes, d’ici la fin de l’année.
La Banque centrale européenne a par la suite révélé que deux banques, sans les nommer, s’étaient déjà prévalues du financement à la hauteur de 575 millions de dollars américains, mercredi.
Pour rétablir la confiance, il faudra que les paroles et les gestes concordent. Sinon, la méfiance perdurera.