BLOGUE. Les titres des multinationales américaines ont la cote d’amour des experts dans une conjoncture encore incertaine, parce que ces entreprises ont passé l’épreuve du temps.
Plusieurs vendent leurs produits et leurs services dans plus de 100 pays et tirent plus de la moitié de leurs revenus des marchés à l’extérieur des États-Unis, indique Atul Tiwari, directeur général de Placements Vanguard Canada.
Par exemple, le colosse de l’énergie ExxonMobil (NY, XOM) réalise les trois quarts de ses revenus à l’extérieur des États-Unis.
Plusieurs investisseurs utilisent aussi les multinationales aussi comme source de diversification géographique, espérant avoir trouvé une recette simple pour donner une portée internationale à leur portefeuille.
Or, les multinationales américaines ne sont pas l’outil de diversification aussi efficace qu’on le croit, car leurs titres évoluent davantage en fonction du comportement de la Bourse principale où ils sont inscrits, rapporte une étude réalisée par Vanguard, l’an dernier.
Avec un taux de corrélation de 0,52 (1,00 étant une corrélation parfaite) avec la Bourse américaine, les titres de 50 multinationales américaines se collent davantage au marché américain qu’aux marchés non nord-américains (corrélation 0,45), bien qu’elles réalisent en moyenne 57 % de leurs revenus à l’extérieur des États-Unis.
« L’écart entre les deux ratios est bien mince suggérant que les multinationales ne sont pas un outil de diversification aussi puissant que les investisseurs le pensent. Ça ne veut pas dire de leur tourner le dos, mais l’investisseur devrait compléter ces placements avec des titres d’ailleurs », suggère M. Tawari.
L'international pour accéder à des industries absentes du Canada
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Le responsable de l’offensive du géant américain des fonds négociés en Bourse au Canada, M. Tawari prêche évidemment pour sa paroisse.
Vanguard offre six FNB d’actions étrangères, dont les populaires Vanguard U.S. Total Market (Tor., VUS), Vanguard Marchés émergents (Tor., VEE) et Vanguard Europe Asie Extrême-Orient (Tor., VEF).
M. Tawari estime qu' à mesure que l'on s’éloigne de la crise de 2008, les différentes Bourses évoluent davantage de façon indépendante l’une de l’autre, ce qui redonne à la diversification géographique ses lettres de noblesse.
Les investisseurs canadiens ont une autre raison, tout aussi déterminante, d’élargir leurs horizons à l’étranger.
Avec 44 % du S&P/TSX dans les ressources et un autre tiers dans le secteur financier, aller à l’étranger est le seul moyen d’obtenir la diversification par industrie jugée essentielle pour diminuer le risque d’un portefeuille.
« Une étude interne révèle que dans les marchés où nous sommes présents, soit les États-Unis, l’Australie, la Grande-Bretagne et le Canada, les Canadiens sont deuxième dans leur penchant à investir dans leur propre marché », précise M. Tawari.
Les Canadiens dirigent 87 % de leurs placements en revenus fixes dans des titres canadiens et 60 % de leurs placements en actions dans les actions canadiennes,