Les Bourses mondiales se sont remises cette semaine du choc causée par la première conférence de presse de la nouvelle argentière Janet Yellen, qui semblait devancer la première hausse du taux directeur américain à juin 2015.
De bonnes données économiques concernant la production industrielle, le déficit du compte courant américain et l’indice manufacturier de Philadelphie ont redonné espoir aux investisseurs que l’économie devient assez solide pour encaisser un retrait des liquidités par la banque centrale américaine.
L’annexion sans heurts de la Crimée par la Russie et les sanctions mineures de l’Ouest ont aussi rassuré les investisseurs, tout comme le devancement d’un plan d’urbanisation par la Chine et l’assouplissement de certaines restrictions imposées aux promoteurs immobiliers chinois.
Il manque toutefois un ingrédient important pour que l’économie et la création d’emplois se tiennent sur leurs propres jambes, déplore Jack Ablin, stratège américain de BMO Private Bank.
Les dirigeants des petites et des grandes entreprises américaines restent remarquablement frileux, six ans après la crise, malgré des liquidités encore abondantes, une économie plus solide et des banques plus prêteuses, révèlent les sondages qui prennent le pouls de leur état d’esprit.
Ils attribuent leur réticence à délier les cordons de leur bourse à l’incertitude ambiante concernant la trajectoire future de l’économie.
Les entreprises laissent leurs liquidités dormir au bilan ou rachètent des actions au lieu d’investir pour accroître leur capacité de production, prendre de l’expansion ou avaler des concurrents, déplore M. Ablin.
Le pouvoir du mot incertitude
Le pouvoir du mot incertitude
Un indicateur méconnu fournit toutefois l’espoir que les entreprises pourraient bientôt prendre un peu plus de risque avec leur capital.
The Economic Policy and Uncertainty Index qui dénombre mensuellement les références au mot « incertitude » dans les dix grands quotidiens américains, indique que la morosité continue à se dissiper.
Historiquement, la tendance des dépenses en capital des entreprises augmente 12 mois après le recul de cet indice, ce qui est de bon augure pour le deuxième semestre, si bien sûr « l’incertitude » continue de battre en retraite, conclut M. Ablin.