BLOGUE. Décembre est le mois pendant lequel les financiers se prêtent au périlleux exercice des prévisions pour l’année qui suit.
Aujourd’hui, Tim Casey, analyste de BMO Marchés des capitaux, y va de ses pronostics pour l’industrie des médias et des télécommunications pour lequel il prédit une hausse globale de 3 % des revenus à 62 milliards de dollars, en 2013 et une hausse du même ordre en 2014.
La meilleure croissance viendra du sans-fil, du service internet filaire à haute vitesse et de la télévision spécialisée, car ces trois secteurs s’approprient la part de lion (4 % en moyenne) du portefeuille des consommateurs.
Le sans-fil profitera de l’adoption accrue des cellulaires, dont le taux de pénétration n’est que de 78 % au Canada. Ce taux dépasse 100 % dans bien des pays dont les États-Unis (106 %), car leurs abonnés possèdent plusieurs appareils mobiles.
Les revenus devraient croître de 4 % en 2013, une cadence supérieure à celle du produit intérieur brut.
Bell et Telus en rattrapage
Bell et Telus en rattrapage
Bell et Telus sont encore en mode rattrapage par rapport à Rogers dont la croissance des revenus a longtemps profité de l’avantage de son réseau GSM et de son monopole canadien de 28 mois pour l’iPhone.
Bell et Telus ont aussi un petit avantage de coûts puisque les deux rivaux partagent leur nouveau réseau HSPA.
Les revenus du service vidéo par câble ou par internet devraient aussi croître légèrement plus rapidement (3 %) que le rythme de l’économie. Les nouveaux services de télévision par Internet (Telus Optik et Bell Fibe par exemple) gagnent des parts de marché sur le câble conventionnel, car leur réseau rejoigne désormais plus de 5 millions de Canadiens.
Les revenus des services résidentiels internet filaires à haute vitesse croîtront de 7 % en 2013 et 2014, projette M. Rhamey en raison du téléchargement accru de vidéos et d’applications du web.
Les nouveaux réseaux de Bell et Telus sont plus concurrentiels qu’avant, mais les câblodistributeurs feront plus que jamais valoir l’avantage de leur réseau pour l’ensemble de leurs services, croit M. Casey.
M. Casey ne prévoit pas plus d’une croissance de 2 % de la publicité dans l’ensemble des médias l’an prochain avec des annonceurs hésitants. La publicité Internet, mobile et des canaux de télévision spécialisés continuera à rafler la meilleure part du gâteau.
Les revenus publicitaires de la radio devraient croître de 2 %, tandis que l’affichage devrait connaître une hausse de plus de 10 % de leurs revenus publicitaires.
Telus et Quebecor préférées
Telus et Quebecor préférées
Comment ce portrait d’ensemble se transforme-t-il en stratégie de placement ?
M. Casey préfère les fournisseurs de services de télécommunications aux câblodistributeurs et aux médias.
Les sociétés offrant les meilleures perspectives de croissance dans ces deux industries et des évaluations raisonnables sont Telus (Tor., T, 64,79 $) et Québecor (Tor., QBR.B, 38,16 $),
Le service de télévision par Internet de Telus gagne des parts de marchés tandis que son service sans-fil croît plus vite que ceux de Bell et Rogers. Ses bénéfices devraient croître à un rythme annuel de 7 % entre 2012 et 2014, le plus de tous ses semblables, alors que son évaluation est conforme à la moyenne des titres de son industrie, indique M. Casey.
Quant à Quebecor, ses abonnés et ses revenus sans-fil croissent grâce à ses forfaits combinant le câble.
Son service sans-fil devrait aussi dégager un premier bénéfice d’exploitation, au quatrième trimestre de 2012.
M. Casey table sur une croissance annuelle de 14 % des bénéfices de Québecor entre 2012 et 2014, alors que son titre se négocie à moins de 10 fois les bénéfices prévus en 2013.
Deux aubaines : Torstar et Glacier Media
Deux aubaines : Torstar et Glacier Media
Pour les amateurs de titres à prix d’aubaine dans l’industrie en déclin des médias imprimés, M. Casey pointe Glacier Media GVC, 1,63 $) et Torstar (Tor., TS.B, 6,80 $).
Ces deux sociétés peu endettées versent respectivement 36 % et 29 % de leurs bénéfices en dividendes.
Torstar se négocie à seulement 5 fois ses bénéfices prévus en 2013 et Glacier Media, à 5,6 fois.