L’indice Russell 2000, le plus représentatif des titres américains à faible capitalisation, a perdu 4,2 % depuis le début de 2014 par rapport au gain de 4,2% pour l’indice phare S&P 500.
Cette contre-perfomance se poursuivra, prédit Lori Calvasina, stratège des PME pour Credit Suisse.
Seulement un indicateur des six favorables aux PME est actuellement positif, quatre sont négatifs et un autre est neutre.
Le seul facteur positif, est celui des entrées en Bourse et des fusions-acquisitions, mais même là, les PME en profitent peu.
Ce portrait quantitatif suggère que le retard en Bourse des titres à faible capitalisation en Bourse se prolongera encore plusieurs mois.
Moins d’appétit pour le risque
Mme Calvasina craint aussi que la mauvaise performance des plus petites sociétés s’étende bientôt aux titres à moyenne capitalisations, qui font aussi bien que le S&P 500 et le Nasdaq cette année, alors que leur évaluation est plus chère que celle des titres de petite et de grande capitalisations.
Cela rend les titres à moyenne capitalisation particulièrement vulnérables à un repli si l’appétit du risque des investisseurs continue de s’étioler en Bourse, en particulier de la part des fonds de couvertures, dit-elle.
Le récent recul des obligations de sociétés à haut rendement (junk ou high yield bonds) et les sorties d’argent des fonds d’obligations de sociétés (toutes deux depuis le 23 juin), sont d’autres signes du danger.
Frappés par la lente remontée des taux
Frappés par la lente remontée des taux
Plusieurs facteurs nuisent à la performance des PME en Bourse, dont la remontée des taux d’intérêt, dans la foulée du retrait des liquidités par la Fed.
Les taux américains repères de 10 ans sont encore très faibles, à 2,49 %, mais ils ont grimpé de 1,1 % depuis le plancher de 1,38 % atteint en juillet 2012.
L'anticipation de taux plus élevés l'an prochain a aussi pour effet de refroidir l'enthousiame des investisseurs envers ces titres.
Les plus petites sociétés sont plus sensibles aux variations des taux d’intérêt, car l’emprunt est souvent leur plus importante source de capital, tandis que les grandes sociétés ont un plus grand accès au marché des capitaux, dont la Bourse.
De plus, les grandes sociétés présentent un meilleur bilan que les plus petites sociétés, avec d’énormes liquidités.
Plus sensibles aux humeurs des investisseurs
Les plus petites sociétés réalisent aussi davantage de leurs revenus dans le marché américain local. Or, certains investisseurs quittent le marché américain pour le potentiel de rebond des marchés européens et de l’Asie.
Quand la volatilité augmente, même si elle reste encore modeste, les investisseurs ont aussi tendance à préférer les grandes sociétés les plus faciles à négocier en Bourse.
« En général, les plus petites sociétés génèrent des rendements de l’avoir des actionnaires moins élevés et versent de moins généreux dividendes que les plus grandes sociétés. Elles souffrent donc lorsque les investisseurs recherchent de la qualité », explique la stratège.
Des évaluations encore élevées
Des évaluations encore élevées
Les sociétés à petite et moyenne capitalisations s’échangent à des évaluations record par rapport à leurs ventes. Leur ratio actuel est été porteur d’un recul moyen de 16 % sur 12 mois, dans le passé.
Leur évaluation en fonction des bénéfices est aussi encore en zone de « surévaluation », note aussi Mme Calvasina.
À la fin de juin, le Russell 2000 s’échangeait à un multiple de 19 fois les bénéfices prévus dans 12 mois, un seuil qui présage généralement un léger déclin sur 12 mois.
« Nous recommandons de rester vigilants avant de revenir aux PME. Un meilleur point d’entrée émergera éventuellement », conclut la stratège.
Au Canada, la remontée en 2014 des secteurs retardataires Jusqu'ici donne un tout autre portrait. LA hausse de 14 % de l'énergie, de 16,7 % des matériaux et de 24 % des tires aurifères soulèvent les plus petites sociétés canadiennes. L'indice S&P/TSX des titres à faible capitalisation à ainsi gagné 12,7 %, par rappport au gain de 11,7 % pour l'indice S&P/TSX.