Jeff Fan, de Banque Scotia, ne recommande plus l’achat Rogers Communications et de Telus Corp., avant que les deux principaux fournisseurs sans fil au pays dévoilent les résultats de leur premier trimestre.
La saturation du marché ralentit la croissance du nombre d’abonnés et le taux de pénétration, ce qui nuit à la capacité des fournisseurs de faire passer la récente hausse de 5 $ par mois pour le forfait de partage de données, dit-il.
Or, le taux de pénétration est le carburant qui fait croître les revenus de transmission de données qui alimente la croissance des revenus mensuels par abonné par mois.
L’analyste ne craint pas pour le bénéfice d’exploitation, les flux de trésorerie ni les marges à court terme, mais il rappelle que l’industrie du sans-fil ne peut pas compter sur une amélioration de ses marges à long terme, sans une croissance plus soutenue de ses revenus.
« Nous craignons que le ralentissement nuise à la progression des revenus et mine l’évaluation de Telus notamment en Bourse, qui frise un record », note l’analyste.
Il s’attend aussi à ce que les forfaits de données des nouveaux fournisseurs ainsi que l’accès Wi-Fi attirent des clients chez Québecor, Wind et Shaw.
Son rapport a fait fléchir le titre de Rogers de 1,2 % et celui de Telus de 0,5 %, lundi, lors d’une séance pendant laquelle le S&P/TSX reste inchangé.
Les optimistes seront déçus
Les optimistes seront déçus
Telus a promis une accélération de ses revenus en 2014, mais M. Fan s’attend à ce que ses revenus sans fil augmentent de 3,5 % au premier trimestre, alors que ses collègues prévoient une hausse de 4,7 %.
« La société continuera de produire des résultats supérieurs à ses semblables, mais son titre pourra difficilement échapper au ralentissement de son industrie », ajoute l’analyste.
L’analyste juge aussi que la croissance modeste de 0 à 2 % des revenus prévue par Rogers en 2014 est trop optimiste. Il prévoit même un recul de 2,8 % au premier trimestre.
Telus publiera ses résultats de 8 mai.
Telus est encore à la hausse de 3,5 % depuis le début de l’année, mais son action a cédé 6,6 % depuis le sommet de 40,53 $, atteint le 28 mars.
Rogers : un rebond à mériter
Quant à Rogers, la hausse de 9 % de son action depuis le 9 février est injustifié, croit aussi Dvai Ghose, de Canaccord Genuity.
« Bien que nous aimions la combinaison des actifs de Rogers et le potentiel de relance associé à l’arrivée d’un nouveau président, les investisseurs devront être patients. Le premier trimestre qui sera dévoile le 21 avril risque de décevoir », note l’analyste.
M. Ghose prévoit un recul de 0,8 % du bénéfice d’exploitation de Rogers malgré les acquisitions de Mountain Cablevision, The Score et Blackiron Data. Les flux de trésorerie devraient baisser de 12 % en raison des investissements requis pour la mise en niveau du réseau sans-fil.
L’analyse de Rogers en pièces détachées débouche sur un cours-cible de 43 $, inférieur au cours actuel. « Nous sommes surpris par le récent rebond de l’action ».