Le géant suisse des aliments Nestlé pourrait déposer une offre formelle pour le plus important confiseur chinois Hsu Fu Chi. Dans l'autre direction, le plus gros producteur d’aliments chinois Bright Food Group songe à acquérir le principal producteur australien de vins Treasury Wine Estate.
Les transactions se multiplient un peu partout dans le monde et reflètent la bonne santé financière des entreprises. Elles sont donc d’importants acheteurs d’actions, les leurs et celles d’autres entreprises, pendant que les investisseurs se tracassent du surendettement des états, fait valoir Andrew Garthwaite, stratège mondial de UBS, Londres.
Les flux de trésorerie que les entreprises dégagent de leur exploitation leur procurent un rendement financier supérieur que ce qu’il leur en coûte en intérêts sur leurs obligations. L’écart est près d’un sommet en 50 ans.
Depuis le début de l’année, le coût pour les entreprises d’émettre des obligations cotées BBB a baissé de 0,4 %, en dépit de la hausse des rendements obligataires. De plus, la valeur des obligations à rendement élevé émises par les entreprises atteint un record, au premier semestre de 2011.
Le rendement des bénéfices, soit les bénéfices exprimés en pourcentage de la valeur des actions, est aussi supérieur aux coûts d’emprunt des entreprises. Cet écart est aussi à un sommet de 40 ans.
Aux Etats-Unis, les entreprises sont aussi les moins endettées en vingt ans, leur dette équivaut à 1,2 fois leur bénéfice d’exploitation. En Europe, ce ratio est le plus faible depuis dix ans.
Pour illustrer ce potentiel, M. Garthwaite indique que si les entreprises retournaient à un ratio dette-bénéfice d'exploitation moyen de deux fois, c'est 10 % de la valeur boursière des entreprises qui pourrait être achetée, offrant un soutien important à la valeur des actions.
L’équipe de M. Garthwaite estime que le quart des entreprises européennes ont une valeur boursière inférieure à leur coût de remplacement, un phénomène qui favorise aussi les transactions. UBS s'attend à des transactions dans les industries des télécommunications, des pharmaceutiques et des semiconducteurs.