L’indice mondial MSCI fracasse les marques de 2000 et de 2007, avec un gain de 5,2 % depuis le début de l’année.
Le S&P 500 et le Dow Jones américains multiplient aussi les sommets.
L’indice Nasdaq 100 des poids lourds du Nasdaq Composé atteint aussi son meilleur niveau en 13 ans.
L’indice Sensex de l’Inde baigne encore dans l’euphorie des élections présidentielles et de l’espoir de réformes économiques.
Même la Russie a rebondi de 20 % depuis le 14 mars, alors que Vladimir Poutine rencontre le nouveau président élu d’Ukraine Petro Porochenko.
Les investisseurs reviennent aux actions parce que la Fed américaine a passé le flambeau de détente monétaire aux banques centrales. La Banque centrale ets la première des grandes banques mondiales à imposer aux banques des taux d'intéret négatifs de 0,5 %, dans l'espoir de raviver les prêts et l'inflation (la Suède et le Danemark l'ont précédé).
Même le Mexique y est allé d’une baisse inattendu de son taux directeur à un plancher record de 3 % cette semaine pour vivifier son économie.
Les investisseurs qui misaient ou craignaient un recul boursier n’ont d’autre choix que de capituler et d’acheter des actions, pour éviter d’autres pertes, devant le flot de liquidités servi par les banques centrales, explique Martin Roberge, stratège quantitatif de Canaccord Genuity.
Une marge de sécurité de 4 %en faveur des actions
Une marge de sécurité de 4 %en faveur des actions
L’évaluation de l’indice MSCI Monde, de 14,5 fois les bénéfices prévus dans 12 mois a retrouvé le niveau atteint lors du sommet d’avant-crise de 2007, elle n’est pas un obstacle à d’autres gains, puisque les taux sont nettement plus bas aujourd’hui.
Les taux mondiaux de 10 ans sont actuellement de 3,1 % comparativement à 5,1 %, en 2007. C’est donc dire que les bénéfices des entreprises procurent un rendement de 4 % de plus aux investisseurs que le coupon des obligation. Le rendement des bénéfices se calcule en divisant les bénéfices prévus par le cours des actions (soit l’inverse du ratio cours-bénéfices).
« 4 % est une bonne marge de sécurité pour préférer les actions aux obligations, surtout dans un contexte où les banques centrales semblent disposées à tolérer de l’inflation pour faciliter le remboursement des dettes publiques et privées, à l’aide de dollars dévalués », explique M. Roberge.
De plus, le multiple actuel de 14,5 fois les bénéfices prévus pour l’indice MSCI Monde est aussi bien loin de celui de 23,7 fois atteint dans la frénésie de 2000.
Si on compare l’évaluation des actions mondiales à la croissance à long terme de 6,6 % des bénéfices, elles ne sont pas chèrement évaluées non plus, dit aussi Pierre Lapointe, stratège mondial de Pavilion Corp.
L’indice MSCI Monde se négocie à un multiple de 14,4 fois la tendance à long terme des bénéfices, comparativement à sa moyenne historique de 16,9.
Indice de misère favorable
Indice de misère favorable
Aux États-Unis, l’économie prend du mieux et la récupération des emplois perdus pendant la crise a de quoi encourager les consommateurs et les investisseurs.
D’ailleurs, l’évaluation de la Bourse américaine évolue inversement avec l’indice de misère, signale l’économiste américain Ed Yardeni.
Conçu par l’économiste Arthur Okum, the Misery Index est la somme du taux de chômage et du taux d’inflation.
L’indice de misère a diminué de 10,6 %, en septembre 2001 à 7,7 % aujourd’hui, gonflant le multiple cours-bénéfices du S&P de 10 à 15 fois les bénéfices, pendant cette période.
Le taux de chômage du mois de mai de 6,3 % est le plus bas en six ans, mais il se dirige vers 5,5 % d’ici la mi-2015, prévoit M. Yardeni.
« Bien que les ours trouvent que la Bourse compte trop de taureaux, l’indice de misère suggère que les festivités peuvent encore se poursuivre en Bourse », évoque-t-il dans son bulletin quotidien.
L’embellie économique a d’ailleurs fait passer les probabilités d’une première hausse de taux par la Fed américaine en juillet 2015 à 60 %, en fonction des contrats à terme sur les taux d’intérêt.
Historiquement, la Fed aime attendre que les emplois à temps plein atteignent une nouvelle marque avant de relever son taux directeur, indique Stéfane Marion, économiste et stratège de la Financière Banqey Nationale.
Or, même si la création de plus de 200 000 emplois au cours des quatre derniers mois est une première en 14 ans, il manque encore 3 millions d'emplois à temps plein pour récupérer les emplois à temps plein perdus pendant la crise.
" Cette marque ne devrait pas atteindre cette marque avant le deuxième trimestre de 2015, selon nos prévisions ", dit-il.