Tony Dwyer, le stratège américain de Canaccord Genuity, raffine sa stratégie tactique à court terme.
Après avoir donné un premier signal d’achat à ses clients institutionnels lors du «flash-crash» du 24 août, M. Dwyer prédit cette fois que le S&P 500 retombera au creux qu’il a atteint lors de cette funeste séance, avant de rebondir.
Ce «test» pourrait survenir dès la semaine prochaine, avance-t-il, puisque la Bourse perd généralement des plumes, dans la semaine qui suit l’expiration des contrats d’options de septembre, qui tombe aujourd'hui, cette année.
Le S&P 500 a affiché des gains seulement à quatre occasions, lors de la semaine après l’expiration des contrats de septembre, depuis 1990.
Au moment d'écrire ces lignes le S&P 500 perdait 1,5% à 1960. L'indice pourrait donc reculer de 5% à 1867, avant de se ressaisir.
M. Dwyer fonde son opinion tactique sur l’historique des 14 replis violents qui se sont produits, depuis 1970.
Lors des trois épisodes de repli violent survenus hors des récessions, soit en 1987, en 1998 et en 2011, le S&P 500 a soit renoué avec le cours-plancher du repli (en 1987 et en 1998) ou est même repassé en dessous (en 2011).
M. Dwyer avance, graphiques à l’appui, que le comportement du S&P 500 épouse jusqu'à maintenant la trajectoire qu’il a connu en 2011. C’est de bon augure puisque l’indice américain phare a rebondi après avoir visité son niveau-plancher une deuxième fois.
Un spasme parmi tant d’autres ?
Un spasme parmi tant d’autres ?
M. Dwyer fait usage de l’analyse technique pour aiguiller les pros actifs, à court terme.
Toutefois, sa stratégie de portefeuille repose sur l’analyse fondamentale.
Le mouvement de repli du mois d’aout ne s’avérera un simple spasme parmi tant d’autres dans un marché haussier qui n’a pas encore fini sa course.
«Un ralentissement mondial peut-il causer une récession américaine, sans l’inversion préalable de la courbe des taux? Il me semble que le risque était plus grand lorsque les États-Unis ont perdu leur cote triple A, lorsque l’humeur dépensière des consommateurs américains était à son plus bas ou lorsque les banques resserraient encore leurs conditions de crédit ou encore lorsque la Banque centrale européenne relevait ses taux», évoque-t-il.
Le stratège est convaincu que seule une récession peut infléchir les bénéfices et mettre fin au mouvement haussier.
Or, la banque centrale américaine n’a pas encore relevé son taux directeur et est encore loin d’inverser la courbe des taux qui cause habituellement le ressac du crédit, qui lui déclenche les récessions.
«L’inflation encore modeste donne à la Fed une longue piste de décollage pour normaliser les taux. Le taux directeur américain, ajusté pour l’inflation, reste très faible sur une base historique. La courbe des taux (l’écart entre les taux à court et à long terme) a peu bougé depuis deux ans. La croissance économique, quoique inégale demeure positive. Les bénéfices du S&P 500 augmentent toujours malgré le manque à gagner de l’énergie. Enfin, quand l’inflation se situe entre 1 et 3%, un multiple de 19 fois les bénéfices est la moyenne», énumère M. Dwyer.
Voici ce qu'écrivait Tony Dwyer, de Canaccord Genuity, le 24 août 2015
et ses arguments optimistes envers la Bourse américaine en janvier 2014