Pour la première fois, le S&P 500 a franchi la barre de 2000 en cours de séance lundi, emporté par l’effervescence de deux transactions : l’achat d’InterMune par Roche et le projet de fusion entre Tim Hortons et Burger King Worldwide.
Le S&P 500 s’est offert un 29e record de clôture en 2014, mais l'indice a terminé la séance de lundi à sous la barre des 2000 points, à 1997.
Ce seuil symbolique n’a pas fait beaucoup de bruit sinon quelques commentaires pour dire qu’il aura fallu 16 ans au S&P 500 pour grimper de 1000 à 2000 points.
La marque de 2000 fait peu de vague parce qu’elle survient à un moment où les volumes de négociation sont les plus faibles de l’année.
« 2000 n’est pas un seuil technique important, mais c’est un beau chiffre rond qui suscite la réflexion sur le chemin parcouru depuis la crise de 2009 », note l’équipe de Bespoke Investment Group.
Le S&P 500 a plus que triplé depuis le creux de mars 2009, si on inclut le réinvestissement des dividendes.
Les secteurs de la santé, de la consommation discrétionnaire et la technologie ont surpassé le S&P 500 depuis que l’indice phare a passé les barres de 1000, 1500 et 1900, note cette firme de recherche et de gestion de portefeuille.
Si le prix du pétrole a explosé de 445 % pendant ces 16 ans, les taux d’intérêt de 10 ans eux ont chuté de 3,2 %, depuis 1998.
« Ce genre de jalon nous rappelle que les Bourses récompensent les investisseurs les plus patients à long terme », dit pour sa part Jack Ablin, vice-président exécutif et chef des investissements, de BMO Private Bank.
Le S&P 500 s’est en effet apprécié de 75 % depuis janvier 2000, malgré deux énormes mouvements baissiers, qui ont entraîné l’indice sous la barre des 1000 points, précise-t-il.
L’indice Nasdaq se rapproche aussi plus de sa marque de 5048 atteint au zénith de la frénésie techno, le 10 mars 2000. L'indice dominé par les titres de technologie et de biotechnologe n'est plus qu'à 10 % de cette marque,
Des gains d’encore 5 à 7 %
Des gains d’encore 5 à 7 %
Après un gain de 8 % depuis le débit de 2014, jusqu’où peut aller le S&P 500 ? M. Ablin croit l’indice capable d’engranger des gains d’encore 5 à 7 %, au cours des quatre prochains trimestres.
L’évaluation généreuse des actions est son principal handicap, dit-il. La dernière fois que l'indice s'est échangé à un multiple actuel de 1,7 fois les revenus de ses entreprises membres était justement pendant la bulle de 2000.
Un tel ratio est 20 % supérieur à sa médiane à long terme, précse aussi M. Abiln.
Les bénéfices des entreprises du S&P 500 procurent néanmoins un rendement attrayant de 6 % (l’inverse du multiple cours-bénéfices). C’est nettement mieux que le rendement de 3,8 % que procurent les obligations de sociétés de première qualité, justifie le stratège américain.
L’abondance de liquidités est un vent de dos fort pour la Bourse, tant de la part des entreprises que des ménages américains qui ont amélioré leur bilan financier.
Les entreprises peuvent aussi encore se financer à petit prix grâce aux taux anémiques.
Le tandem des obligations et des actions : de bon augure
Le tandem des obligations et des actions : de bon augure
De son côté, Pierre Lapointe, stratège mondial de Pavilion Corp. fait valoir que lorsque les obligations et les actions s’apprécient en même temps, soit 27 épisodes depuis 1976, les deux classes d’actif continuent de s’apprécier. Toutefois, les actions donnent les meilleurs rendements.
Bien que les probabilités d’une appréciation des obligations soient de 100 %, les actions surpassent les obligations 77 % du temps, dans les 12 mois suivant un trimestre positif pour les deux classes d’actif, précise le stratège de la firme de gestion et de négociation de Montréal.