Les investisseurs les plus téméraires peuvent envisager les titres des fournisseurs de Volkswagen que le scandale des moteurs diésel éclabousse.
Pendant que le numéro un mondial de l’automobile avec ses douze marques fait face à des milliards de dollars de dépenses liées au rappel de 11 millions de véhicules, à des recours collectifs et à des amendes salées, des fournisseurs tels que Honeywell, Eaton Corp. Plc, BorgWarner, Magna et Linamar, devraient mieux résister à la tempête, estiment certains analystes.
Or, ces trois titres perdent de 2 à 7% de leur valeur le 22 septembre en raison de l’ampleur que prend la tricherie concernant les normes anti-pollution du constructeur automobile allemand.
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Impact minime, achat recommandé
Pour rassurer ses clients Steven Winoker, de Bernstein, tente d’estimer l’impact de Volkswagen sur les affaires du géant industriel Honeywell(NY,HON,95,59$US) et le fabricant britannique de moteurs Eaton Corp.(NY,ETN,52,46$US).
Il estime que les moteurs turbo au diésel vendus aux États-Unis représentent seulement 0,3% des ventes de Honeywell, tandis que la part des ventes mondiales de ces moteurs dans ses revenus est d’environ 0,8%.
Quant à Eaton, M. Winoker estime grossièrement que Volkswagen lui fournit directement à peine 1 à 2% de ses revenus totaux.
L’analyste recommande donc l’achat de ces deux titres punis.
Son cours-cible de 125$US pour Honeywell laisse entrevoir un rebond important de 30% de l’action.
Son cours-cible de 78$US pour Eaton est porteur d’un regain encore plus spectaculaire de 48%.
Ces titres industriels étaient déjà fragilisés par les nouvelles craintes d’un ralentissement prononcé de l’économie mondiale.
L’action d’Honeywell a cédé 4% depuis le début de l’année. Son action s’échange à un multiple de 15,6 fois les bénéfices prévus en 2015 et verse un dividende de 2,2%.
Le titre d’Eaton a pour sa part reculé de 17% depuis un an et se négocie à un multiple de moins de 12 fois ses bénéfices prévus et distribue un dividende de 4,2%.
Chez Barclays, Brian Johnson calcule que Volkswagen fournit moins de 1% des revenus de BorgWarner qui a pourtant perdu 7,5% de sa valeur mardi.
Pour l'instant, la suspension des ventes équivaudrait à seulement 100 000 véhicules diésel aux États-Unis, estime-t-il. Son cours-cible de 49$US est porteur d'un gain potentiel de 24%.
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Magna plus touchée si le scandale s’étend à BMW et Daimler
Le sous-traitant canadien Magna International(Tor.,MG,62$) pourrait souffrir davantage, d’où son recul de 5,4% mardi, parce qu’il y a fort à parier que la tricherie s’étend aussi à ses autres clients BMW et Daimler, avance Peter Sklar, de BMO Marchés des capitaux.
«Même si les trois constructeurs allemands étaient fautifs, nous ne croyons pas que le gouvernement allemand voudra les punir au point de perturber la production automobile, puisque l’impact risquerait de nuire à son économie et à celle de ses voisins européens», fait valoir l’analyste.
En prenant pour hypothèse que la réputation ternie des trois constructeurs allemands ampute leur part du marché mondial de l’automobile de 10%, l’impact pour Magna serait potentiellement de 4$ par action, soit un multiple de 10 fois un manque à gagner de 0,40$US par action au bénéfice.
«À court terme, l’action de Magna pourrait souffrir de la couverture médiatique des diverses enquêtes, en particulier si les autorités se penchent aussi sur les pratiques de BMW et de Daimler, de gros clients. En revanche, le recul de l’action de Magna incorpore déjà en bonne partie l’impact financier d’un scénario encore imprévisible», écrit l’analyste.
Son action s’échange à un multiple de 10 fois le bénéfice prévu en 2015.
Magna fait partie des 15 titres à grande capitalisation de ce courtier. La multinationale ontarienne a accru ses bénéfices à un rythme annuel de 27,4%, depuis 5 ans. Son dividende atteint 1,9%.
Son cours-cible de 63$ est porteur d’un gain de 29%, d’ici 12 mois.
M. Sklar fait la même analyse pour l'Ontarienne Linamar(Tor.,LNR, 69,41$) qui perd aussi presque 2%, mardi. Un multiple de 10 fois le manque à gagner potentel de 0,15$ par action représenterait une dévalatuon de 1,50 $. Son action a déjà reculé de 1,20$.
M. Sklar réitoère sa recommandation d'achat pour Linamar et son cours-cible de 96$, soit un gain potentiel de 36%.