Il y a si peu de choix d’entreprises dans le domaine de la consommation au Canada pour les investisseurs qu’elles sont suivies à la loupe.
C'est pourquoi tous les yeux sont rivés sur la journée des analystes que tient Tim Hortons le 25 février, pendant laquelle son nouveau patron, Marc Caira, dévoile son plan stratégique de cinq ans.
À première vue, ce qui devait être un plan de relance laisse les investisseurs sur leur appétit tant il manque d’idées fraîches, surtout compte tenu de la vive concurrence que lui livrent McDonalds et Starbucks.
Le franchiseur veut relever la qualité du service à la clientèle en réduisant le temps d’attente, entre autres, ajouter des aliments-santé et des breuvages au menu, exploiter la technologie pour mieux connaître les goûts de ses clients et attirer de plus jeunes consommateurs et enfin augmenter la facture moyenne de ses clients en offrant plus de combos, plus d’articles à prix plus élevés de même que de nouveaux formats.
« À première vue, le plan de M. Caira renouvelle des stratégies antérieures. Il rappelle entre autres le lancement du panini grillé en 2012, qui a été le premier article au menu de plus de 5 $ », note James Durran, de Barclays.
Chez Tim Hortons, les changements viennent parfois lentement. En octobre dernier, Tim Hortons a testé un café plus corsé dans certains établissements, pour la première fois en 50 ans.
Tim imite ses concurrents
Tim imite ses concurrents
Tim imite aussi d’autres détaillants et restaurateurs en lançant la carte de crédit Visa* Tim Hortons® et CIBC, qui permettra d'accumuler des primes en dollars Tim sur tous les achats effectués avec leur carte.
Cette entente est le prélude au lancement éventuel d’un programme global de fidélité, qui donnera accès à des promotions ciblées aux pour les détenteurs de toutes les cartes Tim et les utilisateurs de l'application mobile TommyMe, une fois que la société aura équipé ses restaurants de nouveaux terminaux aux points de vente.
Tim Hortons étend aussi sa marque de café aux dosettes de café à usage unique pour les machines Keurig et Tassimo.
Pas de surprise non plus dans l’annonce de l’ouverture de 125 nouveaux restaurants par année au Canada et de 75 par année aux États-Unis, d’ici 2018.
Tim Hortons a aussi annoncé une première entente de licence maîtresse aux États-Unis pour l’ouverture de 100 nouveaux restaurants, au cours des cinq prochaines années. Avec ce type d'entente de licence, le partenaire américain prend en charge l'implantation des restaurants,
C’est le moyen qu'a trouvé la société pour continuer son expansion américaine en consommant moins de son propre capital.
La société espère ainsi quadrupler à 50 millions de dollars le bénéfice d’exploitation de sa division américaine, d’ici 2018. Cela se compare au bénéfice d’exploitation total de 811 M$ réalisé en 2013.
"Le plan n'a rien de révolutionnaire, mais s'ils réalisent toutes leurs initiatives, ça aura un impact sur la croissance des bénéfices ", prévoit Brian Yarbrough, d'Edward Jones,
Un modèle prévisible qui plaît
Un modèle prévisible qui plaît
Les investisseurs donnent nénmoins le bénéfice du doute à Tim Hortons, comme en témoigne la hausse de 1,2 % du titre le 25 février, à 58,65 $.
Il faut dire que la société a bien joué ses cartes ayant augmenté son dividende de 23 % et ayant renouvelé son programme de rachat d’actions, il y a cinq jours.
La société démontre aussi la force du franchisage en promettant une croissance annuelle de 11 à 13 % de son bénéfice et le cumul de 2 milliards de dollars de flux de trésorerie, entre 2015 et 2018.
Dans un environnement économique aussi changeant, une telle « prévisibilité » plaît, d'où le multiple de 19 fois les bénéfices de 2014 qu'obtient déjà son action en Bourse.
" L'évaluation est raisonnable en fonction de la rentabilité et de la constance du modèle d'affaires. Il faudrait une accélération des ventes des restaurants ouverts depuis au moins un an pour que le multiple d'évaluation augmente davantage ", croit M. Yarbrough.
En réduisant ses dépenses en capital, Tim Hortons cherche à améliorer le rendement de son capital et à libérer des fonds qu’elle pourra partager avec ses actionnaires.