La vigueur du dollar américain n’est plus un secret pour personne.
Elle reflète à la fois la force d’attraction de l’économie américaine par rapport à celle du reste du monde et la valeur refuge de la principale monnaie d’échange au monde.
Même si les entreprises du S&P 500 réalisent 40 % de leurs revenus à l’étranger, et qu’un dollar fort atrophie les ventes et les bénéfices réalisés à l’étranger, le bond rapide du dollar ne devrait pas être un obstacle à d’autres gains boursiers, croit Tony Dwyer, stratège américain en chef de Canaccord Genuity.
Le stratège veut débouter le mythe qui veut qu’un dollar fort soit défavorable pour les grandes multinationales américaines et par ricochet pour l’indice S&P 500.
Retour sur la montée de 1996 à 1998
M. Dwyer se réfère à la période entre 1996 et 1998 et trace certains parallèles avec le contexte actuel.
À cette époque, l’économie mondiale ralentissait et l’économie américaine s’accélérait encore, cinq ans après le début de sa reprise.
L’appréciation du dollar américain s’était alors accentuée jusqu’à que la Russie ne fasse défaut sur ses obligations et que le fonds de couverture Long Term Capital Management ne frôle la faillite, en 1998.
Pendant cette période houleuse, le multiple d’évaluation du S&P 500 était passé de 14 fois les bénéfices en 1995 à plus de 20 fois en 1998, et ce même si le dollar fort avait alors freiné la progression des bénéfices des entreprises de l’indice.
Le S&P 500 en route vers 2340 ?
Le S&P 500 en route vers 2340 ?
M. Dwyer reste convaincu que la Bourse américaine poursuivra sur sa lancée à mesure que de plus en plus d’investisseurs réaliseront qu’il n’y pas meilleur endroit que les actions pour aller chercher des rendements décents.
Le stratège, parmi les plus optimistes, vise toujours la marque de 2340 pour le S&P 500 d’ici la fin de 2015, pour un gain potentiel d’encore 15 %.
Il recommande à ses clients de privilégier les secteurs de la finance, de la technologie, industriel et de la santé pour profiter de cet élan.
Ed Yardeni, président de Yardeni Research, partage en partie son avis. « Tant que le ralentissement mondial reste ordonné, il bénéficie à l’économie américaine en réduisant le coût des ressources naturelles, dont le pétrole, ainsi que les taux d’intérêt », écrit l’économiste.
D’ailleurs, cette réalisation a déjà fait rebondir le S&P 500 de 12 %, depuis le 15 octobre, note pour sa part Martin Roberge, stratège quantitatif canadien de Canaccord Genuity.