Une campagne orchestrée de relations publiques n’aurait pas mieux réussi. En huit jours, pas moins de quatre analystes ont émis des rapports sur le consolidateur de services de conciergerie GDI Services aux immeubles (Tor., GDI, 19,05$), un mois à peine après son retour en Bourse.
Les quatre recommandations d’achat de la part de la Financière Banque Nationale, de CIBC Marchés mondiaux, de Marché des capitaux Desjardins et de Valeurs mobilières GMP, s’accordent aussi sur un cours-cible moyen d’environ 22$, pour un gain potentiel d’encore 15%, d’ici 12 à 18 mois.
C’est dire à quel point l’ex-Groupe Distinction dirigé par Claude Bigras a manqué aux investisseurs pendant son absence de 4 ans et demie de la Bourse.
Cet intérêt pour la société de Montréal trahit aussi bien la soif des investisseurs institutionnels pour des sociétés offrant un profil visible de croissance, à faible risque, dans un paysage boursier qui en compte trop peu, au Canada, déplorent-ils souvent.
Les modèles d’affaires simples et les stratégies de croissance claires, dans des industries relativement stables, ont la cote ces temps-ci, comme en témoigne l’histoire d’amour entre les investisseurs et des entreprises telles que Alimentation Couche-Tard, Metro, Dollarama ou Quincaillerie Richelieu, par exemple.
Lorsque Groupe Distinction a fermé son capital en novembre 2011, dans une offre de 153M$ du fonds torontois Birch Hill Partners, bien des gestionnaires s’étaient dit déçus de perdre un bon placement. Entre 2007 et 2011, son action avait procuré un rendement annuel composé de 16%.
Le 14 mai, GDI est revenue en Bourse en fusionnant une coquille déjà inscrite et en émettant 150M$ d’actions à 16$ chacune. Elles ont déjà bondi de 18%.
Le gestionnaire de fonds de Calgary, Mawer Investment Management, réputé pour ses rendements élevés et son choix judicieux de bons répartiteurs de capital, a accumulé 12% des actions de GDI.
Que voient les analystes en GDI ?
Que voient les analystes en GDI ?
- Un parcours de croissance bien visible : la société a accru ses revenus à un rythme annuel de 27%, depuis 2004
- La société a pu réaliser cette croissance, ainsi que 21 acquisitions depuis 2008, sans sacrifier sa marge d’exploitation d'environ 6%
- Même si la société est déjà le chef de file canadien et cinquième en Amérique du Nord, l’industrie encore très fragmentée des services d’entretien d’immeubles offre un bon potentiel d’acquisitions, surtout aux États-Unis, où la société a commencé à percer le Nord-Est en 2012
- Le plan de match – doubler sinon tripler ses revenus à 1,5-2 milliards d’ici 5 à 7 ans - apparait réalisable avec une croissance interne de 5% des revenus par année et des acquisitions annuelles de 100M$ en moyenne
- Si la société atteint son objectif, son bénéfice d’exploitation pourrait tripler, ce qui ferait grimper son bénéfice de 15 à 18% par année, d’ici sept ans
- Des clients fidèles et des flux de trésorerie réguliers donnent beaucoup de stabilité à sa rentabilité et à sa croissance
- Son industrie exige peu de dépenses en capital, à peine 1% de ses revenus, ce qui lui donne les moyens de financer ses acquisitions
- Les analystes soulignent tous la compétence des dirigeants, et l’actionnariat de 16% du président Claude Bigras, comme deux facteurs importants qui s'ajoutent à ses mérites d’investissement
- En terme d’évaluation, GDI mérite une prime par rapport à ses semblables, disent les analystes, parce qu’elle croît plus vite qu’eux. Ses acquisitions lui apportent aussi des synergies qui peuvent atteindre jusqu'à 50% de la valeur de la transaction, en centralisant plusieurs fonctions, en partageant ses meilleures pratiques et en mettant en commun l'achat des fournitures.