La Réserve fédérale et son nouveau patron Jerome Powell font preuve d’un nouvel optimisme envers l’économie américaine au moment où plusieurs données gagnent en vigueur.
Le dernier discours de Jerome Powell contenait le moins de mentions des mots «inquiétudes» et «incertitudes» concernant l'économie et la trajectoire des taux depuis 12 ans, rapporte Bianco Research, graphique à l’appui (voir ci-haut).
La banque centrale est-elle trop complaisante?
Le courtier américain Charles Schwab évite de prendre position, mais sa porte-parole Liz Ann Sonders reproduit un graphique qui illustre que les meilleures données économiques s’agglutinent lors des pointes boursières et que les moins bonnes se regroupent lors des planchers boursiers.
En d’autres mots, les planchers se forment sur un fonds d’espoir alors que les sommets sont atteints lors de poussées d’effervescence.
Chez Valeurs mobilières Banque Laurentienne, Luc Vallée, croit qu’il est trop tôt pour voir dans l’optimisme de la Fed un signal contraire pour la Bourse.
«Il est possible qu’il y ait un excès de confiance de la part de la Fed en fonction un scénario de reprise forte et qu’elle monte trop rapidement les taux. C’est certainement arrivé dans le passé et cela a pu alors provoqué des récessions», évoque l’économiste.
À son avis, on est toutefois encore loin de cette situation puisque les taux réels (après inflation) à court terme sont encore négatifs, malgré un taux de chômage de 3,8%.
«C'est vrai qu'avec les élans protectionniste de Donald Trump, on pourrait se retrouver dans une situation où on monte les taux trop haut et trop rapidement sans avoir anticipé que l'économie mondiale sera ralentie par la chute du commerce mondial», reconnaît néanmoins le stratège.
C'est un débât qui risque de refaire les manchettes au cours des prochains trimestres.