BLOGUE. Les attentes diminuent chaque jour pour les résultats du deuxième trimestre des entreprises américaines, dont la saison officielle débute aujourd’hui avec Alcoa.
La récession européenne, le ralentissement chinois et indien, le dollar américain fort et le recul du pétrole feront en sorte que moins d’entreprises que d’habitude surpasseront les prévisions, au deuxième trimestre, prévoit Savita Subramanian, stratège chez Bank of America Merrill Lynch.
Les entreprises ayant déjà prévenu de moins bons résultats que prévu réalisent une bonne part de leurs ventes en Europe d'ailleurs, fait-elle remarquer.
Déjà, seulement 56 % des 25 entreprises ayant déjà dévoilé leurs résultats trimestriels, ont surpassé les prévisions de bénéfices, alors que 68 % avaient surpassé les prévisions, à pareille date l’an dernier.
Les investisseurs se préparent à être déçus depuis quelques semaines déjà, mais ce sont les résultats de la deuxième moitié de l’année qui inquiètent davantage la stratège.
« Les analystes misent encore sur une hausse de 14 % des bénéfices des entreprises du S&P 500 au quatrième trimestre de 2012, une prévision nettement trop optimiste dans le contexte d’une croissance économique de seulement 1 % aux Etats-Unis, pour ce trimestre », note Mme Subramanian.
L’incertitude entourant le prolongement ou non des réductions d’impôts et les coupes automatiques des dépenses gouvernementales, pour réduire le déficit américain, ralentiront l’économie américaine, au deuxième semestre de 2012, prédit la stratège.
Les prévisions des analystes pour les bénéfices futurs des entreprises varient peu d’un analyste à l’autre. « Les estimés sont les plus proches les uns des autres en 20 ans. Ce n’est pas un signe de conviction de la part des analystes dans leurs estimés, mais plutôt une préférence à ne pas dévier du consensus. Cette tendance à prévoir en troupeau suggère que le consensus est suspect et que les prévisions sont trop élevées », explique Mme Subramanian.
La révision des estimés ne fait que commencer en particulier pour les sociétés réalisant une bonne part de leurs ventes à l’étranger et auprès du gouvernement américain.
Deux secteurs refuge ?
Deux industries tireront mieux leur épingle du jeu dans cette conjoncture, dit Mme Subramanian : la consommation discrétionnaire et la santé.
Ces deux secteurs affichent encore une hausse des prévisions de revenus et de bénéfices de la part des analystes, un plus grand nombre de prévisions à la hausse de la part de leurs dirigeants que d’avertissements de bénéfices moindres, ainsi qu’un plus grande nombre de meilleurs résultats que prévu au premier trimestre de 2012.
« Ces secteurs sont plus susceptibles de surprendre les investisseurs au deuxième trimestre », dit-elle.
Par contre, les entreprises du secteur de l’énergie et des services aux collectivités sont les plus susceptibles de décevoir.