BLOGUE, La décision de la Chine de réduire les réserves que doivent détenir les plus grandes banques, pour la troisième fois depuis novembre, a laissé les investisseurs sur leur appétit.
People’s Bank of China a réduit de 0,50 % à 20 % le ratio des réserves que les banques doivent mettre de côté. Cette décision devrait inciter les banques à prêter davantage. La décision injectera des liquidités d’environ 63 milliards de dollars américains dans le système bancaire, estime Australia & New Zealand Banking Group.
Plusieurs économistes s’attendaient à des mesures plus musclées et plus rapides de la part des autorités chinoises, étant donné l’essouflement rapide de son économie, cette année.
Ces espoirs expliquent d’ailleurs la hausse de 8,3 % de l’indice composé de la Bourse de Shanghai, depuis le début de 2012.
Le gouvernement chinois agit avec plus de précaution qu’en 2009, volontairement, indique Capital Economics, de Londres.
« L’intervalle de 12 semaines entre les trois réductions du ratio de réserves révèle que le gouvernement agit délibérément, par étapes, et ne réagit pas aux données économiques du jour », explique Mark Williams, économiste en chef pour l’Asie, chez Capital Economics.
Des munitions pour l’an prochain
Capital Economics prévoit trois autres réductions du ratio de réserves d’ici la fin de 2012.
Les prochaines déclarations du gouvernement mettront davantage l’accent sur la croissance. Les dirigeants du pays pourraient notamment décréter un devancement des projets d’infrastructures prévus à son plan quinquennal.
« Si ces mesures ne fonctionnent pas à raviver l’économie ou si un choc externe venait ébranler la confiance à nouveau, le gouvernement envisagera d’abaisser son taux directeur », prévoit M. Williams.
La Chine n’a pas touché à son taux directeur, depuis juillet 2011, afin d’éviter d’enflammer le secteur immobilier et l’inflation.
M. Williams rappelle que la Chine dispose encore de plusieurs options dans son jeu pour éviter un ralentissement trop marqué de son économie, incluant des mesures fiscales.
Le gouvernement se garde des munitions pour l’an prochain, pour faciliter le premier changement à la tête du Parti communiste, en dix ans.
L’économie chinoise a crû de 8,1 % au premier trimestre, par rapport au taux de 11,9 % de progression qu’elle affichait il y a deux ans.
Pendant la crise financière, la Chine a connu sa pire cadence économique, de 6,2 %, au premier trimestre de 2009.